Un étrange son venu des profondeurs pour alerter sur la surpêche

Capture d'écran de la vidéo de Guillaume Néry dans laquelle on entend une longue plainte venue des profondeurs.
L'apnéiste Guillaume Néry et l'association Sea Shepherd se sont associés dans une opération de communication sur les réseaux sociaux. Objectif : alerter sur la surpêche, grâce au véritable cri de détresse des océans.
Une plainte déchirante venue des profondeurs pour un coup d'éclat réussi. Avec plus de 2800 retweets et 22 000 vues sur Instagram, l'organisation Sea Shepherd, dont l'objectif est de préserver les océans, et l'apnéiste Guillaume Néry, champion du monde de plongée libre, ont mis un coup de projecteur sur les dangers de la surpêche avec l'opération Sound of Sea.
 

Kraken, Mosasaure et chat affamé

"Jamais entendu ça, une idée de ce ça pourrait être ?", interroge Guillaume Néry, dans plusieurs publications sur ses réseaux sociaux. Sur une vidéo, il apparaît en pleine immersion dans des eaux profondes quand raisonne soudainement un long cri. Le plongeur s'arrête dans sa descente, visiblement interloqué.
 
Aucune précision sur le lieu où ont été tournées ces images et silence radio derrière de la part de Guillaume Néry. Alors forcément, dans les commentaires, c'est la course aux hypothèses. Il y a les plus évidentes, une baleine, un narval ou un orque, mais des internautes soulignent que l'apnéiste, habitué à plonger dans toutes les eaux du globe, aurait reconnu le chant d'un de ces animaux.

Mais il y a aussi les plus scientifiques avec l'idée d'une plaque tectonique en mouvement ou les grincements d'une coque de navire. 

Et enfin les plus loufoques : il s'agirait du Kraken, ce monstre marin légendaire, d'un Mosasaure, reptile qui pouvait atteindre 17 mètres de longueur et disparu depuis les années 1850, du poisson-lune Dory du dessin animé Le monde de Nemo, d'un chat qui réclame que l'on remplisse sa gamelle ou encore de "la démocratie française qui a touché le fond". Florilège :
   

(Dé)consommer l'Océan

En réalité, il n'y a rien de drôle dans le son relayé par Guillaume Néry. 24 heures après sa première vidéo, il donne enfin l'explication. Il s'agit d'un montage audio, combinant les cris d'animaux marins à l'agonie et réalisé par l'organisation Sea Sheperd.
 

C'est l'addition de vrais sons sous-marins, des complaintes sonores du monde du vivant, victime de la surexploitation humaine : une baleine harponnée dans l’Océan Arctique, des baleines pilotes traquées sur les Iles Féroé, des dauphins pris dans les mailles d’un pécheur, l’agitation frénétique des bancs de poissons agglutinés dans les filets des chalutiers.
- Sea Shepherd

 
L'organisation a donc fabriqué une balise, immergée au large de La Rochelle pour diffuser ce cri.  Pour elle, il s'agit de sensibiliser la population "sur l'urgence de réduire notre consommation de poissons". De nombreux animaux marins sont victimes de la pêche et finissent échoués sur les côtes. D'après les Nations Unies, la surpêche pourrait faire s'effondrer les populations de poissons d'ici 2048.