Selon un rapport de l'Anses, la population antillaise reste exposée au chlordécone, surtout quand elle s'alimente via les circuits informels, c’est-à-dire des produits obtenus sur le bord de route ou en autoproduction. La préfecture de Martinique annonce une campagne de communication en 2018.
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La population antillaise reste exposée au chlordécone, insecticide cancérogène et perturbateur endocrinien longtemps utilisé dans la production de bananes, surtout quand elle s'alimente par les circuits informels (autoproduction, bord de route), selon l'Anses.
Une réduction des LMR dans les denrées alimentaires d'origine animale "ne permettrait pas d'abaisser les expositions au chlordécone" car "cette exposition est très majoritairement liée à la consommation de denrées issues des circuits informels" où "le respect des LMR n'est pas assuré".
"Une importante campagne de communication grand public sera diffusée" au tout début 2018, a indiqué la préfecture de Martinique mercredi dans un communiqué.
De 1972 à 1993
Le chlordécone a été utilisé aux Antilles de 1972 à 1993 pour lutter contre le charançon du bananier. Il est depuis présent dans les sols et peut se retrouver notamment dans certaines denrées d'origine végétale ou animale ainsi que dans certains captages d'eau. (Retrouvez ici notre dossier sur le chlordécone, un scandale français (1/2) et le chlordécone, et maintenant ? (2/2).)19 % des enfants surexposés
Selon ce rapport de l'Agence nationale de la sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) du 15 décembre, dont l'AFP a eu copie jeudi, jusqu'à 19% des enfants guadeloupéens situés dans les zones contaminées (communes avec plus de 30% des sols contaminés) et près de 7% des enfants martiniquais dans ces zones seraient surexposés à ce cancérogène.Autoproduction, dons, bords de route
L'Anses note que "l'approvisionnement par des circuits informels (autoproduction, dons, bords de route) entraîne une exposition supérieure à celle apportée par les modes d'approvisionnement en circuits contrôlés (grandes et moyennes surfaces, marchés, épiceries)".Les produits de la pêche
La consommation de denrées produites en zone contaminée "peut entraîner des surexpositions pour les populations ne respectant pas les recommandations actuelles de consommation, à savoir de ne pas consommer plus de quatre fois par semaine des produits de la pêche et ne pas consommer de produits de pêche en eau douce", ajoute l'Anses.Les LMR, limites autorisées dans les aliments
Elle préconise "d'étendre ces recommandations à d'autres denrées" comme les oeufs car "l'autoconsommation d'oeufs et de volaille produits en zone contaminée" peut également entraîner une surexposition. Mais l'agence considère que les limites maximales de résidus (LMR, limites autorisées dans les aliments) actuellement en vigueur "apparaissent protectrices".Une réduction des LMR dans les denrées alimentaires d'origine animale "ne permettrait pas d'abaisser les expositions au chlordécone" car "cette exposition est très majoritairement liée à la consommation de denrées issues des circuits informels" où "le respect des LMR n'est pas assuré".
Une campagne de communication début 2018
"Les individus s'approvisionnant majoritairement en circuits contrôlés, qui garantissent le respect des LMR, ne sont pas exposés à des dépassements de la valeur toxicologique de référence". L'agence considère "plus pertinent d'agir par des recommandations de consommation plutôt que par un abaissement des LMR"."Une importante campagne de communication grand public sera diffusée" au tout début 2018, a indiqué la préfecture de Martinique mercredi dans un communiqué.