Parfois, c'est cruellement inexplicable, mais cette fois-ci, l'issue paraît logique. Enfin presque. Hier soir, l'Espagne a décroché son ticket pour la finale de l'Euro. Les Français, eux, plient bagage à Munich et s'envolent officiellement en vacances avant de retrouver les terrains pour la pré-saison dans leurs clubs respectifs. Bilan d'une compétition marquée d'inégalités du côté des représentants des Outre-mer entre la titularisation indiscutable de Mike Maignan, les doutes sur Marcus Thuram, les apparitions furtives de Kingsley Coman et l'absence totale de Warren Zaïre-Emery sur le terrain.
Pas tous logés à la même enseigne
Même si l'objectif n'a pas été atteint, certains joueurs, comme Mike Maignan peuvent se sentir satisfaits de leur Euro. En demi-finale de la compétition européenne pour la première fois de sa carrière avec les Bleus, le gardien guyanais a accompagné au fil des matchs l'Equipe de France. Un groupe qui peinait à concrétiser les efforts par un but ou même par des occasions nettes. Mais Mike Maignan est resté solide tout au long du tournoi. Le gardien de l'AC Milan, qui a concédé davantage de buts face à l'Espagne (deux réalisations) que lors de la compétition toute entière (une réalisation avant le match d'hier) n'a rien à se reprocher.
À 29 ans, le gardien né en Guyane cumule tout de même des statistiques significatives : 16 arrêts, 11 sorties aériennes ou encore une série de 4 matchs sans encaisser de but.
Et même si hier, le Milanais ne peut rien faire sur la magnifique frappe de Lamine Yamal à la 21ᵉ ainsi que sur celle d'Olmo à la 25ᵉ minute, Maignan n'a pas réussi à cacher ses manques dans le jeu long. Plusieurs relances incertaines et trop rapides ont fait perdre la balle aux Bleus, d'où sa note dans le journal l'Équipe de 4/10 pour sa prestation face à l'Espagne.
À l'autre bout du terrain, Marcus Thuram est quant à lui resté muet face aux cages adverses. Le Guadeloupéen n'aura cadré que 2 frappes sur 12 tentées en quatre matchs. Avec plus de 85 % de passes réussies, l'attaquant se place au-dessus de ses homologues étrangers : 76,8 % pour Harry Kane (+ 1 match), 77,6 % pour le Néerlandais Memphis Depay (+ 1 match) ou encore 74,1% pour Álvaro Morata.
Sept joueurs français sans aucune minute de jeu
Durant cet Euro, le sélectionneur Didier Deschamps a divisé son schéma tactique en deux entre les profils défensifs et offensifs. Avec une défense composée de Théo Hernandez, William Saliba, Dayo Upamecano ou encore Jules Koundé, le coach français a préféré jouer la fiabilité.
Les derniers remparts des cages bleues, inchangées durant toute la compétition, ont quant à eux pu constater de nombreux changements (au milieu et en attaque). En ce qui concerne Kingsley Coman, il n'est apparemment plus rentré dans les plans de Deschamps depuis ses quinze minutes face aux Pays-Bas le 21 juin (entré à la 75ᵉ à la place de Dembélé).
Même son de cloche, mais en pire, pour le jeune Martiniquais Warren Zaïre-Emery. Lui a dû se contenter du banc et de quelques échauffements avec le groupe pour sa première sélection en tournoi majeur. Une des raisons la plus plausible est la surreprésentation de milieux de terrain de qualité. Face à N’Golo Kanté, Aurélien Tchouaméni ou encore Edouardo Camavinga, Didier Deschamps a vite tranché.