Européennes 2019 : cinq enseignements à retenir du scrutin dans les Outre-mer

Que retenir des élections européennes 2019 dans les Outre-mer ? Abstention, montée du Rassemblement National, échec de LREM, lourde défaite pour Annick Girardin et stabilité du nombre d'élus ultramarins au Parlement européen. Explications.

#Abstention

Comme en 2014, l'abstention est la grande gagnante de ces élections européennes dans les Outre-mer. Même si les Ultramarins ont davantage voté qu'il y a cinq ans, les chiffres parlent d'eux-mêmes : l'abstention dépasse ou avoisine les 85% en Martinique, en Guyane, en Guadeloupe ainsi qu'à Saint-Martin/Saint-Barthélémy. Si au niveau national, plus d'un électeur sur deux s'est rendu aux urnes, c'est loin d'être le cas dans les Outre-mer. Cette abstention massive (77,9% en moyenne dans les Outre-mer) relativise les résultats obtenus par les différentes formations politiques.


#Le Rassemblement National confirme

Seuls trois territoires ultramarins (la Martinique, la Polynésie, Wallis et Futuna) ne placent pas le Rassemblement National en tête du scrutin. Dans les autres territoires, la liste conduite par Jordan Bardella obtient des scores très élevés, elle dépasse même les 45% à Mayotte. A La Réunion, la symbolique est forte : le RN l'emporte dans les 24 communes de l'île.
Les scores élevés du RN dans les Outre-mer ne sont pas une nouveauté, Marine Le Pen avait réalisé des résultats élevés lors de la présidentielle 2017, mais sa formation gagne du terrain, y compris dans des terres réputées hostiles à l'extrème droite : le parti arrive ainsi en tête en Guadeloupe pour la première fois. La présence sur sa liste de la présidente de la FDSEA Guadeloupe explique partiellement ce résultat. 


Consultez ici le résultat global de chaque liste dépassant les 1% sur l'ensemble des Outre-mer :


#LREM à la peine

Là encore, c'est une confirmation des résultats de la présidentielle 2017 : La République En Marche peine à s'implanter dans les Outre-mer. Le parti d'Emmanuel Macron arrive uniquement en tête dans trois collectivités : la Polynésie, la Martinique et Wallis et Futuna. Mais son score national de 22% n'est dépassé qu'en Polynésie (43,3%) et à Wallis et Futuna (37,1%). Dans le département d'Outre-mer le plus peuplé, La Réunion, LREM dépasse à peine les 10%, alors même qu'un Réunionnais, Stéphane Bijoux, était 10ème sur la liste Renaissance et qu'il était soutenu par le président du conseil régional Didier Robert.
 

#Le désaveu pour Annick Girardin


Comme un symbole de l'échec de LREM en Outre-mer, la ministre des Outre-mer Annick Girardin, subit un cinglant revers dans son fief. Saint-Pierre et Miquelon a en effet placé la liste du Rassemblement National en tête avec 24%. La liste Renaissance obtient 18,3%, a quatre points de sa moyenne nationale. 
 

#Trois députés ultramarins


Au final, trois ultramarins siègeront au parlement européen, la Guadeloupéenne Maxette Grisoni-Pirbakas(RN), les Réunionnais Stéphane Bijoux (LREM) et Younous Omarjee (LFI).
Le changement de mode de scrutin opéré entre les Européennes 2014 et 2019 n'a pas modifié le nombre d'élus ultramarins. En revanche, la disparition de la circonscription outre-mer dans le mode d'élection a une conséquence notable : les territoires français du Pacifique n'ont plus de représentant au parlement européen.