Une expo sur les Réunionnais de la Creuse; une autre sur le Bumidom; une troisième sur la Nouvelle-Calédonie; et la carte blanche à Emmelyne Octavie.
Expos photos
Mémoires d’enfances exilées. Photographies de Corinne Rozotte, jusqu’au 25 juin au Conseil Régional de Nouvelle-Aquitaine, à Limoges. Pendant deux ans, la photographe Corinne Rozotte a suivi les Réunionnais de la Creuse. En Creuse mais aussi à La Réunion. En une trentaine de photographies, son travail rend compte de son objectif : "montrer l’exil qui est invisible." La photographe a aussi immortalisé les retrouvailles, à La Réunion, d’une femme avec le reste de sa famille, près de quarante ans après ! Même moments d’émotion lorsque, Jean-Lucien Héry, un quadragénaire, retrouve lui aussi ses deux parents biologiques. Une expo qui ne devrait pas laisser indifférent. Mercredi 9, le vernissage de l’exposition devait se dérouler en présence de François Hollande. Voici une page d’histoire définitivement sortie de l’oubli.
Partir pour la "Métropole", une odysée populaire. Exposition itinérante jusqu’au 25 juin au Centre culturel communal de Pierrefitte. A l’époque, on parlait encore de métropole. Et partir en métropole, avec le Bumidom c’était partir en quête d’un avenir meilleur. Entre 1963 et 1981, plus de 250.000 Antillais, Guyanais et Réunionnais ont transité par cet organisme public. Pour un résultat plus que controversé, arrivés dans l’Hexagone. En revisitant cette histoire, les organisateurs souhaitaient rendre leur l’humanité à ces hommes et ces femmes, "des petites gens qui se sont battues, souvent dans un environnement pas toujours bienveillant." "L’idée est aussi de casser les clichés" reprend Patrick Semiramoth de l'association Hexîle, co-organisateur de l’exposition. "On a aussi essayé d’établir un parallèle entre les migrations caribéennes française et anglaise, avec les Jamaïcains notamment." Outre les photos et les reproductions de documents de l’époque, vous trouverez sur place les œuvres d’un collectif d’artistes du département.
Installation
L’Autre-Forêt. Commissaire Miriam Schwamm (jusqu’au 20 juin à la case à Preuschdorf, Alsace). Munichoise d’origine, Miriam Schwamm a passé près de trente ans en Nouvelle-Calédonie. Installée en Alsace depuis 2019, la plasticienne n’a pas oublié son pays d’adoption. Mieux, elle a jeté un pont artistique entre ces deux territoires aux antipodes l’un de l’autre. Résultat : cette œuvre éphémère "Nous irons au bois", visible à la case à Preuschdorf (dans les environs de Strasbourg), jusqu’au 20 juin. Elle consiste en une photographie grandeur nature apposée sur un mur, œuvre de quatre artistes de Nouméa, Laurence Lagabrielle, Marie Murtini, Alejandra Rick-Ramirez et Véronique Menet. Dessus, trois artistes alsaciennes ont apporté leurs touches en y plantant des espèces végétales. Au château Hagen à Nouméa, actuellement, une même exposition fait écho à celle de Preuschdorf. Dans les deux cas, la thématique abordée est la même : les violences faites aux femmes. Les sept artistes devraient se retrouver, en août dans l’espace d’exposition, le mur 21, à Nouméa.
Performance
Carte blanche à Emmelyne Octavie à la ferme Godier (Villepinte), vendredi 11 juin, 20h. L’artiste Emmelyne Octavie va conclure sa résidence d’écriture à la ferme Godier avec cette carte blanche où la Guyanaise proposera une facette de son univers artistique. Elle ne présentera pas le texte initial, mais plutôt un monologue intitulé "Le troisième ciel" inspiré par les circonstances sanitaires actuelles. "En revenant de Guyane, avec le confinement imposé, J’ai connu beaucoup de moments d’isolement forcé. J’ai passé beaucoup de temps à la fenêtre. Et à cause du décalage horaire, la nuit n’était pas la nuit, et le jour plus le jour non plus." Emmelyne devrait aussi présenter son nouveau livre "Mère –Prison", sa première pièce de théâtre éditée. C’est son prix Inédit d’Afrique et d’Outre-mer qui lui a valu cette résidence en partenariat avec la cité internationale des arts.