Exposition “Fabriqué en France” : huit objets des Outre-mer à l'honneur à l'Élysée

Un baume réparateur, du chocolat, des briques, un kit pour multiplier facilement ses plantes, un filtre anti-moustique pour gouttière et même une pirogue individuelle. Tous ces objets, issus des Outre-mer, ont été sélectionnés pour la Grande Exposition du Fabriqué en France. Depuis quatre ans, l’évènement met en avant des entreprises et des artisans qui fabriquent leurs produits sur le territoire national. Ouverte au public, l’exposition se tient au Palais de l’Élysée, à Paris, les 26 et 27 octobre. Elle réunit 122 créations choisies après une sélection drastique : 2 200 dossiers ont été déposés pour cette quatrième édition. Cette année, la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane, La Réunion, Mayotte, la Polynésie et la Nouvelle-Calédonie sont représentées.

Les produits mis en avant sont choisis parce qu’ils sont innovants ou parce qu’ils valorisent un savoir-faire traditionnel. La brique retenue pour représenter la Guyane allie les deux : fabriquée à partir de matériaux locaux et inspirée de techniques ancestrales, elle bénéficie d’innovations techniques modernes qui lui permettent de réguler l’humidité et la température des logements tout en offrant une bonne isolation phonique.

"Faire briller" les Outre-mer

Louis Boudes a fait le voyage depuis la Nouvelle-Calédonie pour la société Arbotech. Ce week-end, il présentera un kit de marcottage, une technique qui permet de multiplier les plantes quand le bouturage est impossible. "C’est un kit pour multiplier facilement les plantes. On le pose sur la branche d’un arbre déjà existant avec de la mousse humide et ça va enraciner la branche", explique-t-il. Réutilisable, l’objet est transparent pour observer facilement l’évolution des racines. Il voit dans la Grande exposition du Fabriqué en France "une opportunité de se faire connaître".

Hannah Dominique a, elle aussi, parcouru des milliers de kilomètres pour présenter son projet. "On transforme des déchets plastiques pour en faire des matériaux de construction, tout en insérant des personnes éloignées de l’emploi et en dépolluant l’île", explique la co-fondatrice d’Habite’Âme, une entreprise de l’économie sociale et solidaire implantée à Mayotte qui recycle des déchets plastiques.

Pot de yaourt, bouchons, gels douches, tuyaux, bacs poubelles donnés par des villes… Habite’Âm recycle presque tous les types de déchets plastiques. "On utilise à peu près tous les déchets qui nous parviennent, sauf les bouteilles en plastique, qui, si elles sont récoltées dans un bac de tri, sont envoyées dans l’Hexagone pour être revalorisées", détaille Hannah Dominique.

Ce week-end, la startup présentera une plaque en plastique recyclée. Épaisse d’un centimètre et résistante aux UV, elle peut être utilisée en paroi de douche ou en plan de travail et peut même servir à la construction de mobilier urbain. "C’est important d’être là en tant que territoire d’Outre-mer. C’est une fierté de pouvoir parler du savoir-faire mahorais dans l’Hexagone. C’est une occasion de faire briller Mayotte", résume Hannah Dominique.

L’année dernière, 9 000 personnes ont visité la Grande Exposition du Fabriqué en France.