Le CRAN a saisi le tribunal administratif de Paris. Le Conseil Représentatif des Associations Noires veut faire reconnaître à la justice les carences de l’État français dans la crise qui touche Mayotte. Il exige que le gouvernement prenne les mesures d’urgence qui s’imposent.
Le CRAN et le CRAN-Mayotte ont déposé un recours en référé liberté. Le tribunal administratif de Paris devra dire si l'état est complice des attaques que subissent les étrangers à Mayotte. "Au plus tard vendredi ou lundi, on aura une audience à Paris. Si l’état est condamné, la décision sera exécutoire", explique Me Joanes Louis, l'un des avocats de la fédération d'associations.
Depuis janvier, des collectifs de villageois mahorais expulsent des étrangers, en situation régulière ou non, les accusant de tous les maux : délinquance, saturation du système de santé et des écoles, etc.
Pour Me Joanes Louis, "il y a une complicité de la police municipale, des maires, qui autorisent ces collectifs, ces milices à expulser des citoyens français." Depuis trois semaines, la place de la République à Mamoudzou est occupée par ces dizaines de familles délogées qui sont installées dans des conditions insalubres.
Le CRAN craint que se dessine, en ce moment même à Mayotte, les prémices "d'un crime contre l'humanité". Si son action devant le tribunal administratif n'aboutit pas, Louis Georges-Tin se dit prêt à saisir la Cour Pénale Internationale.
Regardez les déclarations des avocats du CRAN recueillies par Rael Moine et François Brauge :
Depuis janvier, des collectifs de villageois mahorais expulsent des étrangers, en situation régulière ou non, les accusant de tous les maux : délinquance, saturation du système de santé et des écoles, etc.
"L'état de droit n'est pas respecté"
"Face aux défaillances de l’État, des milices s’organisent, des familles comoriennes sont expulsées, les enfants sont à la rue, les maisons brûlent. Malgré les alertes répétées, les autorités publiques manquent à tous leurs devoirs, et l’État de droit n’est pas respecté", regrette Louis-Georges Tin, le président du CRAN.Pour Me Joanes Louis, "il y a une complicité de la police municipale, des maires, qui autorisent ces collectifs, ces milices à expulser des citoyens français." Depuis trois semaines, la place de la République à Mamoudzou est occupée par ces dizaines de familles délogées qui sont installées dans des conditions insalubres.
Le CRAN craint que se dessine, en ce moment même à Mayotte, les prémices "d'un crime contre l'humanité". Si son action devant le tribunal administratif n'aboutit pas, Louis Georges-Tin se dit prêt à saisir la Cour Pénale Internationale.
Regardez les déclarations des avocats du CRAN recueillies par Rael Moine et François Brauge :
Le CRAN poursuit l'état au sujet de sa gestion de la crise à Mayotte
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Les démolitions de cases interrompues
Alors que la conférence de presse du CRAN et du CRAN-Mayotte se tenait à Paris, le préfet de Mayotte ordonnait l'arrêt d'une opération de destruction de plusieurs dizaines d'habitations construites illégalement dans le quartier Tanafou sur les hauteurs de Passamainty, selon les informations de Mayotte 1ère. Près de cent cases sont encore occupées dans cette commune. Il pourrait s'agir d'une trêve dans la démolition de ces cases en taule, deux jours après le début du ramadan.