Rattrapée par le confinement, "Akhnaten" la nouvelle production de l’Opéra de Nice a été annulée. Mais les répétitions ont pu se poursuivre et la première a eu lieu. Une belle reconnaissance pour le contre ténor martiniquais Fabrice di Falco, qui interprète le rôle d'Akhenaton.
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Ce devait être un moment fort de l'ouverture de la saison à l'Opéra de Nice. Son directeur, nouvellement nommé, Bertrand Rossi, a voulu frapper un grand coup en faisant appel au contre ténor martiniquais Fabrice Di Falco pour interpréter le rôle d'Akhenaton (Akhnaten en anglais) dans l'opéra de Philip Glass, l’un des maîtres de la musique contemporaine.
En 2016, Lors d'une représentation à l'opéra de Los Angeles, les spectateurs de la première représentation d’Akhaten ont été accueillis par plusieurs manifestants. Ces derniers protestaient contre le casting du spectacle et la présence sur scène d’un chanteur blanc pour interpréter le rôle du pharaon égyptien. « Akhenaton était un pharaon noir » pouvait-on lire sur les pancartes.
C’est donc une belle victoire contre cette pratique et plus généralement contre la discrimination dont sont victimes les artistes noirs à l’opéra. C'est aussi une reconnaissance du talent de Fabrice di Falco. Le chanteur passe pour avoir l'une des voix d'homme les plus hautes du monde. Ce rôle représente un véritable challenge pour le contre ténor qui avait déjà enchanté le public niçois lors de son interprétation du Roi Obéron dans le « Songe d’une nuit d’été » de Benjamin Britten.
Une première dans l’histoire des spectacles lyriques en France.
Durant les semaines de répétitions, les artistes se sont préparés dans l’incertitude. Obligés de travailler masqués, de se faire tester régulièrement, ils ont dû s’adapter sans savoir si le spectacle pourrait se jouer. Malgré le confinement, l’Opéra de Nice a choisi de maintenir la première prévue dimanche 1er novembre. Une première à huis clos et filmée qui a été accueillie comme un soulagement.
C'est la première fois, depuis la création de l’oeuvre en 1984, que le rôle titre est attribué à un chanteur noir
Depuis la création de cette œuvre, le rôle d'Akhénaton n’avait jamais été joué par un artiste noir au point que le « black face » (le grimage d’un artiste blanc) utilisé lors des représentations précédentes avait été interprété par les Afro-américains comme une discrimination.En 2016, Lors d'une représentation à l'opéra de Los Angeles, les spectateurs de la première représentation d’Akhaten ont été accueillis par plusieurs manifestants. Ces derniers protestaient contre le casting du spectacle et la présence sur scène d’un chanteur blanc pour interpréter le rôle du pharaon égyptien. « Akhenaton était un pharaon noir » pouvait-on lire sur les pancartes.
C’est donc une belle victoire contre cette pratique et plus généralement contre la discrimination dont sont victimes les artistes noirs à l’opéra. C'est aussi une reconnaissance du talent de Fabrice di Falco. Le chanteur passe pour avoir l'une des voix d'homme les plus hautes du monde. Ce rôle représente un véritable challenge pour le contre ténor qui avait déjà enchanté le public niçois lors de son interprétation du Roi Obéron dans le « Songe d’une nuit d’été » de Benjamin Britten.
Un hommage à Christiane Eda Pierre
Fabrice di Falco vit aussi cette production comme un hommage à la cantatrice Christiane Eda Pierre, également originaire de Martinique, qui a débuté sa carrière à l'Opéra de Nice. Elle fût la première chanteuse noire française à se produire sur les grandes scènes lyriques internationales. Elle fût aussi la première professeure de chant noire au Conservatoire de Paris.Un défi relevé
Pour la mise en scène et la chorégraphie de cette version 2020, l’opéra de Nice a fait appel à une fidèle de la première heure de Philip Glass, Lucinda Childs. A 80 ans, la chorégraphe américaine a relevé un véritable défi, diriger les répétitions depuis les Etats-Unis via internet, avec l’obligation de se lever en pleine nuit, décalage horaire oblige.Une première dans l’histoire des spectacles lyriques en France.
Durant les semaines de répétitions, les artistes se sont préparés dans l’incertitude. Obligés de travailler masqués, de se faire tester régulièrement, ils ont dû s’adapter sans savoir si le spectacle pourrait se jouer. Malgré le confinement, l’Opéra de Nice a choisi de maintenir la première prévue dimanche 1er novembre. Une première à huis clos et filmée qui a été accueillie comme un soulagement.