Vingt ans après leur dernière venue à Angoulême, toute l’équipe du Cri du margouillat est de retour au festival international de la Bande dessinée. Après une longue pause de quelques années, le magazine de BD réunionnais n’a pas dit son dernier mot.
Cela faisait vingt ans que le Cri du margouillat avait déserté Angoulême et son célèbre festival de la BD. Le magazine de bandes dessinées fabriqué à La Réunion a connu une crise de croissance à partir des années 2000.
Téhem est l’un des fondateurs de la revue dans laquelle il a publié ses premières planches de Tiburce, une BD bien connue à La Réunion.
Le dessinateur explique les raisons pour lesquelles Le Cri du margouillat avait perdu de sa vigueur :
L'association a peu à peu retrouvé le dynamisme qu'elle avait connu du temps des pères fondateurs, André Pangrani (décédé en 2016) et Michel Faure. Sous l'impulsion des auteurs historiques dont Appollo et Téhem, des albums collectifs ont été édités. "Un vrai parrainage entre anciens et jeunes auteurs est désormais en place", souligne Téhem.
Ces nouveaux talents se retrouvent dans le dernier numéro du Cri du Margouillat, le n°32 présenté au célèbre festival de la bande dessinée d’Angoulême. Ce numéro de 224 pages, "un record historique pour la revue", précise Appollo, le rédacteur en chef, rassemble une dizaine d’auteurs de La Réunion confirmés ou amateurs "tous amoureux du neuvième art".
Parmi les nouveaux, il y a des dessinateurs qui commencent à percer comme Issa Boun qui a sorti plusieurs albums tel que Capitaine Zorgue et des auteurs moins connus tels que Boris, Maca Rosée ou Anna Vitry. Maca Rosée est une dessinatrice réunionnaise dont l’univers est "assez punk" selon Téhem. Son style assez unique est à la fois onirique et trash.
Le numéro 32 du Cri du margouillat a aussi misé sur les anciens. Hobopok et Greg Loyau signent pour la revue Ti train lontan, une BD instructive et amusante sur les débuts du train à La Réunion en 1882. Hobopok, auteur d’une BD intitulée Le temps béni des colonies a participé dès le début à l’aventure du Cri du margouillat. Il en est aujourd'hui le maquestiste.
Le Cri du margouillat a vraiment créé "une culture de la BD à La Réunion", selon Hobopok. Nulle part ailleurs Outre-mer, on trouve un engouement comme celui de l’île au volcan pour le neuvième art. Grâce au Cri du margouillat, un festival de BD dénommé Cyclone est né. Les bibliothèques et les librairies de l'île abritent des rayons de bandes dessinées.
Le Cri du margouillat a aussi permis à toute une génération d’auteurs de faire ses armes et de percer dans l’Hexagone. Téhem, Appollo, Li-An, Lewis Trondheim, Guy Delisle, Serge Huo-Chao-Si ont tous publié chez des éditeurs de l’Hexagone.
►Pour en savoir plus, regardez ce décryptage de France Ô pour franceinfo :
Tiburce, un "bébé" du margouillat
Téhem est l’un des fondateurs de la revue dans laquelle il a publié ses premières planches de Tiburce, une BD bien connue à La Réunion.Le dessinateur explique les raisons pour lesquelles Le Cri du margouillat avait perdu de sa vigueur :
Quand on s’est lancé en 1987, on était tous de la même génération, des lecteurs fans de Métal Hurlant et de Fluide glacial. Et puis nous avons progressivement signé chez des éditeurs métropolitains. On n’avait plus le temps de se consacrer complétement au Cri du Margouillat".
Record historique
Heureusement, un auteur a notamment repris le flambeau. Stéphane Bertaud a fédéré autour de lui toute une génération de nouveaux dessinateurs et scénaristes réunionnais.L'association a peu à peu retrouvé le dynamisme qu'elle avait connu du temps des pères fondateurs, André Pangrani (décédé en 2016) et Michel Faure. Sous l'impulsion des auteurs historiques dont Appollo et Téhem, des albums collectifs ont été édités. "Un vrai parrainage entre anciens et jeunes auteurs est désormais en place", souligne Téhem.
Ces nouveaux talents se retrouvent dans le dernier numéro du Cri du Margouillat, le n°32 présenté au célèbre festival de la bande dessinée d’Angoulême. Ce numéro de 224 pages, "un record historique pour la revue", précise Appollo, le rédacteur en chef, rassemble une dizaine d’auteurs de La Réunion confirmés ou amateurs "tous amoureux du neuvième art".
Nouvelle génération
Parmi les nouveaux, il y a des dessinateurs qui commencent à percer comme Issa Boun qui a sorti plusieurs albums tel que Capitaine Zorgue et des auteurs moins connus tels que Boris, Maca Rosée ou Anna Vitry. Maca Rosée est une dessinatrice réunionnaise dont l’univers est "assez punk" selon Téhem. Son style assez unique est à la fois onirique et trash.Le numéro 32 du Cri du margouillat a aussi misé sur les anciens. Hobopok et Greg Loyau signent pour la revue Ti train lontan, une BD instructive et amusante sur les débuts du train à La Réunion en 1882. Hobopok, auteur d’une BD intitulée Le temps béni des colonies a participé dès le début à l’aventure du Cri du margouillat. Il en est aujourd'hui le maquestiste.
Succès de la BD à La Réunion
Le Cri du margouillat a vraiment créé "une culture de la BD à La Réunion", selon Hobopok. Nulle part ailleurs Outre-mer, on trouve un engouement comme celui de l’île au volcan pour le neuvième art. Grâce au Cri du margouillat, un festival de BD dénommé Cyclone est né. Les bibliothèques et les librairies de l'île abritent des rayons de bandes dessinées.Le Cri du margouillat a aussi permis à toute une génération d’auteurs de faire ses armes et de percer dans l’Hexagone. Téhem, Appollo, Li-An, Lewis Trondheim, Guy Delisle, Serge Huo-Chao-Si ont tous publié chez des éditeurs de l’Hexagone.
Le margouillat éditeur
L’histoire n’est pas finie. Le Cri du margouillat compte désormais sortir une fois par an. Le magazine veut aussi jouer son rôle d’éditeur et publier de nouveaux albums "made in La Réunion". Le Cri du margouillat souhaite poursuivre sa mission de dénicheur de talents et montrer que l’école réunionnaise de la BD a un bel avenir.►Pour en savoir plus, regardez ce décryptage de France Ô pour franceinfo :