La supplication, c’est - avant d'en faire vivre les personnages sur scène - un récit signé de la Biélorusse Svetlana Alexievitch, Prix Nobel de littérature en 2015. L’autrice a passé plus de cinq ans à recueillir les témoignages des victimes de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl de 1986. Des médecins, des pompiers, des officiels... mais surtout, surtout des gens dits ordinaires.
Lolita Monga signe l’adaptation de ce récit et ressuscite sur scène ces personnes meurtries, blessées qui ont fait face à la catastrophe. Lolita Monga, en compagnie d’Olivier Corista, explique ce qui l’a poussée à cette adaptation :
Fragilité et force du témoignage
Interprétée avec beaucoup de justesse par Lolita Monga, Olivier Corista et Elsa Guiet au violoncelle et au chant, La supplication mise en scène par Guy-Georges Couleau réussit l’incarnation de cette galerie de personnages tous fragiles, tous empreints d’une humanité bouleversante face à ce qui survient et vient détruire leurs vies.
Montée en puissance
C’est d’ailleurs à souligner : la mise en scène mise au départ sur la force brute du témoignage. Assise sur une chaise, Lolita Monga assène l’horreur racontée "simplement" par une femme qui regarde son homme partir en lambeaux après l’irradiation. Le spectateur est captivé, captif même, pris dans la parole et l’impuissance ressentie des victimes dans cette ville de Tchernobyl contaminée.
Puis cette même mise en scène s’anime davantage quand le texte se fait dialogue entre les personnages joués tour à tour par Olivier Corista et Lolita Monga, enveloppés dans les sonorités justes du violoncelle d’Elsa Guiet. Le tout dans un équilibre donnant encore une fois le juste ton à ce spectacle.
"La supplication" face au public
Toute cette intensité restituée sur le plateau n’a pas échappé pas au premier public venu assister à la représentation de la Supplication à la Chapelle du Verbe Incarné. La récompense, ce sont les applaudissements en fin de séance et les premiers retours positifs :
La supplication, hautement recommandée à voir donc dans le cadre du TOMA, Théâtres d’Outre-mer en Avignon, c’est à la Chapelle du Verbe Incarné à 21h35 .