Sise au pied des montagnes de la Sierra Maestra, cette ville portuaire a vu naître la légende de Fidel Castro. Une procession à travers ses rues sera suivie, dans la soirée, d'une grande cérémonie d'hommages. Raul Castro, qui a succédé à son frère en 2006, doit y prononcer un discours devant des centaines de milliers de personnes.
Maradona et Royal
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— Actualités Suisse (@SuisseSUI) 2 décembre 2016
Mausolée de José Marti
Dimanche, les restes de l'ex-président décédé il y a une semaine à 90 ans seront enterrés au cimetière de Santa Ifigenia de Santiago, à côté du mausolée de José Marti, le héros de l'indépendance de Cuba. Depuis plusieurs jours la nécropole est fermée aux visiteurs et jusqu'à vendredi soir de nombreux ouvriers s'y affairaient, a-t-on constaté.
"C'était son idée"
Ces funérailles présentées comme "privées" par les autorités se tiendront à l'abri des caméras des médias étrangers. Elles scelleront la fin du deuil national de neuf jours décrété après son décès dont l'annonce, inattendue, a eu l'effet d'un choc pour de nombreux Cubains.Caserne de la Moncada
Enediel Rodriguez, 50 ans, prépare une salle de télévision où les curieux vont venir suivre la progression du cortège avant de sortir au passage de la jeep militaire qui tire une remorque vert olive contenant l'urne. "Il repose à Santiago de Cuba parce que Marti est notre apôtre national et parce que c'était son idée, de reposer à ses côtés", explique-t-ilen enfilant son brassard estampillé "26 juillet", en référence au mouvement lancé par Fidel après l'attaque ratée de la caserne de la Moncada à Santiago en 1953.
A l'époque, l'échec retentissant de cette mission suicide menée par les frères Castro et 121 autres assaillants inexpérimentés fut l'acte fondateur de la révolution cubaine. Les cendres de Fidel doivent faire étape devant la forteresse samedi. Trois ans plus tard, le 30 novembre 1956, le héros local Frank Pais y dirigeait un soulèvement armé destiné à appuyer le débarquement dans la région du yacht Granma, à bord duquel se trouvaient les frères Castro et l'Argentin Ernesto "Che" Guevara, qui avaient appareillé du Mexique.
26 Juillet 1953 : attaque de la caserne Moncada https://t.co/QuLd089IYy pic.twitter.com/JwnZueuBtn
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Les dissidents restent discrets
L'insurrection de Frank Pais a échoué, ce dernier a été tué par la police et les passagers du Granma ont fui dans les montagnes voisines de la Sierra maestra d'où ils lanceront une guérilla de 25 mois.Trois ans plus tard, c'est à Santiago que Fidel Castro annoncera en public, le 1er janvier 1959, la victoire de sa révolution. Hasard du calendrier, on célébrait ce vendredi 2 décembre à Cuba le 60e anniversaire du débarquement du Granma sur la plage de Las Coloradas, à 220 km à l'ouest de Santiago.
Neuf jours de deuil
Cette semaine de cérémonies posthumes avait débuté par deux jours d'hommages à La Havane, avant que la remorque portant les cendres protégées sous une boîte de verre prenne, en sens inverse, le trajet triomphal effectué par Fidel Castro début 1959.A La Havane, Matanzas, Cardenas, Cienfuegos, Santa Clara, Camagüey, Las Tunas, Holguin puis Bayamo, des centaines de milliers d'inconditionnels de Fidel se sont massés au bord des routes pour saluer une dernière fois le père de la révolution cubaine.
Héritage socialiste
Partout dans le pays, une majorité de Cubains ont aussi été incités à parapher des registres cette semaine pour "jurer" de poursuivre l'héritage socialiste de celui qui a façonné le destin du pays et défié la superpuissance américaine pendant un demi-siècle.De leur côté, la plupart des dissidents ont indiqué qu'ils se feraient discrets pendant ces hommages, notamment par crainte de représailles. Mais ils prévoient de reprendre ensuite leur lutte contre le régime castriste, régulièrement critiqué en occident pour son piètre bilan en matière de droits civiques et de droits de l'Homme.