La flamme du soldat inconnu ravivée en hommage au tirailleur kanak Kalepo Wabete

Cérémonie d'hommage au soldat Kalepo
Chaque année, Paris se souvient des soldats ultramarins morts pour la France lors de la Première Guerre mondiale. Cette année, un hommage particulier a été rendu au tirailleur kanak Kalepo Wabete tombé au champ d’honneur le 25 octobre 1918, en présence de politiques et des All Blacks.  
Pour Kalepo Wabete et tous les soldats ultramarins morts pour la France lors de la Première Guerre mondiale, la flamme du soldat inconnue a été ravivée. La ville de Paris a souhaité personnifier cette cérémonie pour la rendre plus vivante et plus forte en rendant hommage particulier au soldat Kalepo, originaire de Tiga en Nouvelle-Calédonie, mort à l'âge de 27 ans, quelques semaines avant la fin de la guerre. Regardez un extrait de la cérémonie sous l'Arc de triomphe à Paris : 



Les All Blacks devant la flamme 

Cet hommage auquel les descendants de Kalepo Wabete ont participé s'est tenu en compagnie de représentants de l'ambassade de Nouvelle-Zélande en France ainsi que de l'équipe de rugby des All Blacks. Les joueurs en costumes noirs, très élégants, n'ont pas fait de haka, comme l'avait espéré la famille du soldat Kalepo. Une minute de silence a été dédiée à tous les soldats ultramarins morts en 14-18 et plus particulièrement au tirailleur Kalepo Wabete.

Une chanson écrite par son frère

En 1914, le frère de Kalepo Wabete devait partir à la guerre, mais il venait de se marier. Kalepo Wabate a donc pris sa place. A l'annonce de son décès, son frère a écrit une chanson en son hommage qui a été entonnée devant la flamme du soldat inconnu ce 8 novembre 2017. La famille Wabete a aussi choisi de chanter "Amazing Grace" avec les Néo-Zélandais présents dont la fameuse équipe des All Blacks qui doit jouer ce samedi un match amical face à la France.

Hommage au soldat Kalepo

Sous l’arc de Triomphe, de nombreux politiques ont participé à cet hommage : Annick Girardin, la ministre des Outre-mer, George Pau-Langevin, ancienne ministre, Edouard Fritch, président de la Polynésie, Rock Wamytan, ex-président du Congrès de la Nouvelle-Calédonie, Gérard Pouadja, sénateur de la Nouvelle-Calédonie, Philippe Dunoyer et Philippe Gomès, les deux députés de la Nouvelle-Calédonie, Maurice Ponga, député européen, Napole Polutélé, sénateur de Wallis et Futuna ainsi que Maïna Sage, députée de la Polynésie.


Rapatriement de la dépouille

Le tirailleur kanak Kalepo Wabete, soldat du bataillon mixte du Pacifique est tombé au champ d’honneur le 25 octobre 1918, dans le nord de l’Hexagone. Depuis 30 ans, ses descendants ainsi que l’association ART2K (Association pour le retour du tirailleur kanak Kalepo) se battaient pour obtenir le rapatriement de sa dépouille. Ils ont récemment obtenu gain de cause. Regardez ci-dessous le témoignage d'Emile Wabate qui a écrit chaque année aux présidents successifs de la République française pour plaider le retour de son ancêtre à Tiga, son île natale :


Cérémonie d'exhumation

Le 2 novembre dernier, une cérémonie d’exhumation s’est tenue dans le cimetière militaire de Flavigny-le-Petit dans l’Aisne. De nombreux anciens combattants et huit fantassins du 94ème régiment d’infanterie de Sissonne, tous originaires du Pacifique ou de l’Océan Indien, y ont participé. Emile Wabate et Mayo Weinane, les descendants du soldat Kalepo étaient également présents. Regardez ci-dessous le reportage de Thierry Ravalet de Daniel Quellier de France Ô :

©la1ere

La dépouille du tirailleur transférée dans un cercueil est attendue à Nouméa où une cérémonie d’accueil aura lieu le 11 novembre. Les restes de Kalepo Wabete seront ensuite enterrés à Tiga, son île natale. 

Le bataillon du Pacifique

Le soldat kanak a été décoré de la Croix de guerre un mois avant sa mort. Il appartenait au bataillon du Pacifique, dont près d’un tiers des 978 soldats a perdu la vie pendant la Première Guerre mondiale.