Florence Gossec, créatrice de sculptures et de bijoux, originaire de la Guadeloupe

La créatrice Florence Gossec a commencé par créer des bijoux, et cela depuis sa plus tendre enfance.
Depuis douze ans, la créatrice Florence Gossec est installée dans une galerie du centre-ville d’Orléans. C’est ici, dans ce lieu qui lui sert aussi d’atelier, qu’elle conçoit et réalise ses sculptures, ses mobiles ou ses bijoux. Pour cela, elle utilise des fils de laiton plus ou moins gros, un matériau avec lequel elle se sent bien.

"J’ai toujours aimé le laiton, c’est une matière facile à travailler, malléable, lumineuse. Elle se martèle, elle se lamine, on peut l’aplatir, la sculpter et même la tricoter... Elle raconte quelque chose par rapport à la couleur. Elle est dorée, c’est peut-être aussi par rapport à mes origines Guadeloupéennes, je ne sais pas… Elle me ressemble... J’ai toujours vécu avec cette matière, depuis toute petite je la travaille."

Florence Gossec a commencé par créer des bijoux, et cela depuis sa plus tendre enfance"Quand j’étais petite je me faisais des bijoux avec des pièces de récupérations, des boulons… quand Papa bricolait je récupérais un morceau de boulon, je le transformais en bague…"

Ses œuvres sont inspirées par la nature.

J’ai toujours créé, j’ai toujours été en recherche d’évoluer dans mon travail. C’est un besoin vital pour moi de créer, d’expérimenter, c’est ce que j’aime faire.

Florence Gossec, artiste

Bouquet champêtre, d’Amaryllis, de Glaïeul… Les ailes d’anges dans les fleurs des champs… Coquelicots et Libellules… tels sont les titres de ses œuvres inspirées par la nature. "Mon travail s’inspire de mon enfance à la campagne que je retranscris dans mes créations, les herbes folles, les roseaux sauvages, les coquelicots, les champs de blés. Quand je crée, je pense à mon enfance, à la chaleur. C’est toute mon enfance qui défile à travers mes sculptures… J'essaie de faire passer la lumière, le mouvement, le côté aérien, la poésie…"

Juste à côté de sa galerie se trouve celle de Benoit Vieubled, un créateur de luminaires qui connaît Florence depuis de nombreuses années et a pu suivre l’évolution de son travail. "Florence Gossec est une artiste qui sait se réinventer en permanence. Son travail vise toujours à évoluer, il est tout le temps en mouvement. Ce qui est le propre d’un artiste, de ne pas se satisfaire de sa création et de tourner en rond… Elle est constamment en pleine recherche, ce qui fait qu’elle crée la surprise à chaque nouvelle création."

Une œuvre pour le Musée du Louvre

L’année dernière, Florence Gossec a été contactée par le Musée du Louvre qui lui a commandé une œuvre pour un nouvel espace du musée, Le Studio, un lieu d’animations, de recherches et de créations situé dans l’aile Richelieu. 

Il s’agissait pour elle de réinterpréter à sa façon et avec ses techniques, une couronne de laurier en or originaire d’Asie Mineure, datant de -300 à -400 ans avant JC.

La couronne en laiton a été commandée au musée du Louvre pour le nouvel espace le Forum au sein du Studio.

"J’ai travaillé avec du fil de laiton le plus fin possible et je l’ai martelé pour capter la lumière. Pour les feuilles, j'ai travaillé avec du laiton un peu plus épais pour donner du relief à la couronne. Cette commande du Musée du Louvre c’était un peu exceptionnel mais je suis restée concentrée pour la valider"

C’est Annabelle Kouton, chargée de programmation au Musée du Louvre qui a passé commande à Florence Gossec.

"Au sein du Studio, nous avons ce nouvel espace, le Forum, qui permet aux visiteurs de faire une pause et d’avoir des activités autonomes. L’objectif était de rappeler un atelier d’artiste, et nous avons entre autres fait appel à des artistes émergents et contemporains, afin de mettre en avant les différents départements du musée et les différents médiums utilisés pour montrer la diversité de la manière de créer. Nous avons demandé à Florence Gossec de réinterpréter cette couronne antique car son travail se rapprochait de celui de cette couronne, avec sa manière de travailler, cette finesse, le laiton, le martelage et ce rapport aux bijoux…"

Aujourd’hui, son œuvre est en bonne place au Studio, visible par les nombreux visiteurs.

Le reportage de Denis Rousseau-Kaplan et Gilles Mazaniello :

©la1ere