François Hollande prône le rassemblement des Français à Saint-Pierre et Miquelon

François Hollande est accueilli par des enfants des écoles à l'aéroport de Saint-Pierre et Miquelon, le 23 décembre 2014.
Le président François Hollande a entamé mardi matin sa visite à Saint-Pierre et Miquelon, la plaçant sous le signe des valeurs de la République et déclarant que les "événements graves" dans l’hexagone nécessitent un "rassemblement" des Français.
"C'est ce que je veux exprimer ici même, une terre où il a été plusieurs fois montré que face aux épreuves, nous savions résister et résister ensemble", a affirmé le président de la République devant la presse à l'aéroport Pointe-Blanche, juste après son arrivée à 09h20 locales (13h20 à Paris) à Saint-Pierre et Miquelon.
        

A 21h00 heure de Paris, suivez en direct vidéo le discours de François Hollande à Saint-Pierre et Miquelon sur La1ere.fr

 
M. Hollande est le premier chef de l'Etat à venir spécifiquement dans cet archipel d'un peu plus de 6.000 habitants,"aux avant-postes de l'Amérique comme l'avait dit le général de Gaulle, une chance pour notre pays". "Même en ce moment, où des événements graves se passent dans notre pays, il y a la nécessité d'être présent partout dans notre République et d'exprimer les mêmes valeurs, les mêmes principes et de répondre ici à une volonté de développement et une exigence de solidarité, c'est ce que je viens dire ici aux Saint-Pierrais et Miquelonnais", a ajouté le président.

Regardez la déclaration de François Hollande à la presse 


Il s'est volontiers prêté au jeu des selfies et des questions avec la grosse centaine d'habitants venus l'accueillir et l'applaudir. Dans ce territoire, où il avait recueilli 65,3% des suffrages à la présidentielle et où les parlementaires de gauche ont sauvé leur siège, M. Hollande s'est défendu d'être venu prendre un répit à la veille de Noël mais il a rappelé que Saint-Pierre et Miquelon avait été libéré un 24 décembre 1941 par l'amiral Muselier et s'était rallié à la France libre, "un acte très important pour le général de Gaulle".
        
Pour Annick Girardin, secrétaire d'Etat à la francophonie et ex-députée (PRG), c'est une manière de "terminer en beauté cette année de commémorations" des deux conflits mondiaux. "C'est un territoire peu peuplé mais vivant, ardent, où l'histoire est passée, où la géographie peut paraître ingrate mais où le développement est possible", a souligné François Hollande.
 

Après les années fastes de la grande pêche, l'économie risque de connaître des temps plus difficiles avec la fin des grands travaux publics (hôpital, aéroport, centrale thermique EDF). Un projet privé de grand port de transbordement de containers, soutenu par la quasi-totalité des élus et la population, doit être présenté au président dans l'après-midi. Il fait figure de seul débouché à moyen terme, avec la grosse centaine d'emplois locaux à la clé à l'horizon 2020.
        
La seconde particularité de cette visite présidentielle réside dans le passage de François Hollande à Miquelon-Langlade. Avec ses trois îles liées par des isthmes sableux, ses 200 km2 et ses 600 habitants, Miquelon accueille ce qu'il reste de l'activité de pêche, qui ne représente plus que 1,7% de la valeur ajoutée  de l'économie locale : une usine de traitement de poisson et de l'aquaculture, que visitera le président.
        

Séquence "environnement"

Surtout, cette étape permettra une séquence "environnement", car Miquelon pourrait bien être victime des conséquences du réchauffement climatique et de ses dérèglements : "Il est possible que l'isthme puisse disparaître et qu'au lieu d'avoir cet ensemble il y ait trois îles", a déclaré M. Hollande. "Et avec peut-être à 50 ans ou à 100 ans, si rien n'est fait, la disparition même d'une partie de ce territoire de l'Outre-mer" en raison de la montée des eaux, le bourg de Miquelon étant sur un cordon littoral culminant à 3 mètres maximum.
        
"C'est très important de venir ici un an avant la conférence sur le climat (en décembre 2015 à Paris, ndlr) pour démontrer que le réchauffement climatique ce n'est pas une vue de l'esprit, pas une hypothèse mais une réalité et toute a France est concernée puisqu'une partie de son territoire est déjà touchée", a souligné M. Hollande.