French Bee va ouvrir une ligne Paris-New-York en 2020

Après La Réunion (2017) et la Polynésie en 2018, French bee, la petite sœur “à bas prix" d’Air Caraïbes annonce l’ouverture d’une nouvelle ligne en juin 2020 : Orly-New-York !
 
La compagnie low-cost du Groupe Dubreuil Aéro s’attaque à la plus grosse route aérienne entre Paris et New-York qui compte 2,2 millions de passagers par an. Une route où la concurrence est rude puisque pas moins d’une dizaine de compagnies aériennes se disputent ce marché. Mais ce n’est pas par hasard si le groupe Dubreuil débarque à Newark (le 2ème aéroport de NY !).
En débarquant à New York, French Bee, et à travers elle le groupe Dubreuil, s’affiche un peu plus comme le 1er groupe aérien privé français et développe ainsi sa visibilité. Ensuite, la compagnie consolide son portefeuille. Enfin, après les Outre-mer (le cœur de métier historique sur le long-courrier), le groupe Dubreuil Aero souhaite gagner de l’argent sur une liaison qui offre encore du potentiel.
 

Avec notre produit et un avion tout neuf, nous pouvons prendre des parts de marché. Et surtout, en augmentant le nombre de sièges sur la destination avec des prix meilleurs marchés, nous pouvons attirer une clientèle nouvelle, aux revenus moins importants, qui sera heureuse d’avoir une opportunité meilleur marché pour venir visiter New-York ! 
Marc Rochet, Président de French Bee


Autre intérêt pour French Bee : se positionner sur la route phare de son concurrent XL Airways, dont la santé économique est particulièrement fragile en ce moment. "Nous avons regardé de très près le dossier XL. Malheureusement, nous ne sommes pas mis d’accord sur un projet commun. Aujourd’hui, c’est trop tard", confie Jean-Paul Dubreuil, le PDG du groupe éponyme. 

Enfin, comment ne pas voir derrière cette annonce précipitée (l'annonce était initialement prévue le 24 septembre prochain) une pique lancée par le Groupe Dubreuil Aéro à son ex-future mariée Corsair ? La compagnie française ex-Nouvelles Frontières a en effet convoqué elle-aussi la presse le 17 septembre prochain pour officialiser l’ouverture de sa nouvelle liaison aérienne vers... New-York !

Le groupe Dubreuil n’a jamais véritablement digéré le mariage avorté entre les deux compagnies Air Caraïbes et Corsair International en mars 2015, trois semaines seulement après la publication des bancs en grande pompe dans un grand hôtel parisien…
 

Développer les dessertes Outre-mer

L’annonce du jour French-Bee-Groupe Dubreuil Aéro est sans doute un opération financière qui peut avoir des conséquences sur les destinations ultramarines. Après les Antilles, la Guyane, la Réunion et la Polynsie, le fondateur et PDG, Jean-Paul Dubreuil, s’interroge sur la desserte de la Nouvelle-Calédonie. Une route moins fréquentée et donc moins intéressante financièrement. Au moins au départ. En faisant du "cash" sur New-York, le groupe Dubreuil Aero pourrait peut-être se permettre d’attaquer la route Paris-Nouméa. Et à plus long terme, s’attaquer (enfin ?) à la desserte de Mayotte moyennant l’agrandissement de la piste de l’aéroport de Dzaoudzi-Pamandzi.

Dans le même temps, l’annonce de l’ouverture de la ligne Orly-New-York de French Bee coïncide avec le projet de reprise, par Air Caraïbes, d’une partie de l’activité de la presque (?!?) défunte Aigle Azur. Le groupe Dubreuil Aéro a fait une proposition à la compagnie en redressement judiciaire pour reprendre en main ses deux laissions long-courrier : le Mali et le Brésil. La balle est désormais dans le camp des salariés d’Aigle Azur et de l’administratrice judiciaire en charge de l’avenir des salariés de la compagnie moribonde. L’opération est en cours et le résultat devrait être connu lundi prochain 16 septembre.

Avec ces annonces et cette actualité, le groupe propriétaire d’Air Caraïbes et de French Bee s’affiche comme une entreprise en bonne santé et qui marque des points ! A ce titre, elle continue de recruter pour opérer toutes ses liaisons avec l’arrivée de deux nouveaux appareils Aibus A350 (l’un fin 219 et l’autre début 2020). Une véritable opportunité pour les ultramarins car le groupe a rouvert les recrutements à la Réunion ainsi qu’en Polynésie. Avec 15 nationalités à bord de ses avions, il espère que d’autres ultramarins et français de l’hexagone rejoignent le 1er groupe aérien français privé.
 

Des questions en suspend 

Dans ce dossier économique, reste malgré tout des inconnues : comment réagiront à leur tour la concurrence, notamment américaine et européenne ? Et qu’adviendra-t-il du prix du pétrole (25 à 30 % en moyenne du prix du billet d’avion) et des taxes qui se multiplient sur les compagnies aériennes francises, les pénalisant face à leurs concurentes étrangères ? Enfin, qu’adviendra-t-il du dossier Aigle Azur et ses conséquences ou pas sur le Groupe Dubreuil Aero ? Affaire à suivre.