L’écrivain martiniquais Patrick Chamoiseau a lancé ce jeudi un appel de solidarité avec les migrants du monde. Une "Déclaration des poètes" comme invitation à la résistance devant l’intolérance, le racisme, la xénophobie et l’indifférence à l’autre.
L’appel de solidarité de Patrick Chamoiseau est paru ce jeudi sur le site d’informations Mediapart. Cet appel fort et lyrique en 16 points a d’abord été lu par l’écrivain martiniquais mercredi soir à l’occasion de la soirée « Poétiques de la résistance », organisée par L’institut du Tout-Monde à la Maison de la poésie à Paris. Cette « Déclaration des poètes » conclura le prochain ouvrage de Patrick Chamoiseau, intitulé « Frères migrants », à paraître au mois de mai 2017 aux éditions du Seuil.
« Les poètes déclarent : Ni orpheline, ni sans effets, aucune douleur n’a de frontières ! », commence le texte. « Les poètes déclarent que par le règne de la puissance actuelle, sous le fer de cette gloire, ont surgi les défis qui menacent notre existence sur cette planète ; que, dès lors, tout ce qu’il existe de sensible de vivant ou d’humain en dessous de notre ciel a le droit, le devoir, de s’en écarter et de concourir d’une manière très humaine, ou d’une autre encore bien plus humaine, à sa disparition. »
Revendiquant un « Droit poétique » d’aller-venir et dévirer de par les rives du monde, l’écrivain affirme que « Chacun peut décider de vivre cette célébration. Chacun peut se voir un jour acculé à la vivre ou bien à la revivre. Et chacun, dans sa force d’agir, sa puissance d’exister, se doit d’en prendre le plus grand soin ».
Fustigeant le racisme et l’indifférence de nos sociétés, Chamoiseau écrit « qu’une politique de sécurité qui laisse mourir et qui suspend des libertés individuelles au nom de l’Ordre public contrevient au principe de Sûreté que seul peut garantir l’exercice inaliénable indivisible des Droits fondamentaux. » Et l’auteur d’appeler à une Constitution nationale ou supranationale qui anticiperait les procédures d’accueil de ceux qui passent et qui viennent.
« Les poètes déclarent que jamais plus un homme sur cette planète n’aura à fouler une terre étrangère — toute terre lui sera native —, ni ne restera en marge d’une citoyenneté — chaque citoyenneté le touchant de ses grâces —, et que celle-ci, soucieuse de la diversité du monde, ne saurait décider des bagages et outils culturels qu’il lui plaira de choisir » dit-il encore.
Avant de conclure : « Frères migrants, qui le monde vivez, qui le vivez bien avant nous, les poètes déclarent en votre nom, que le vouloir commun contre les forces brutes se nourrira des infimes impulsions. Que l’effort est en chacun dans l’ordinaire du quotidien. Que le combat de chacun est le combat de tous. Que le bonheur de tous clignote dans l’effort et la grâce de chacun, jusqu’à nous dessiner un monde où ce qui verse et se déverse par-dessus les frontières se transforme là même, de part et d’autre des murs et de toutes les barrières, en cent fois cent fois cent millions de lucioles ! — une seule pour maintenir l'espoir à la portée de tous, les autres pour garantir l’ampleur de cette beauté contre les forces contraires. »
« Les poètes déclarent : Ni orpheline, ni sans effets, aucune douleur n’a de frontières ! », commence le texte. « Les poètes déclarent que par le règne de la puissance actuelle, sous le fer de cette gloire, ont surgi les défis qui menacent notre existence sur cette planète ; que, dès lors, tout ce qu’il existe de sensible de vivant ou d’humain en dessous de notre ciel a le droit, le devoir, de s’en écarter et de concourir d’une manière très humaine, ou d’une autre encore bien plus humaine, à sa disparition. »
Revendiquant un « Droit poétique » d’aller-venir et dévirer de par les rives du monde, l’écrivain affirme que « Chacun peut décider de vivre cette célébration. Chacun peut se voir un jour acculé à la vivre ou bien à la revivre. Et chacun, dans sa force d’agir, sa puissance d’exister, se doit d’en prendre le plus grand soin ».
Les poètes déclarent que le racisme, la xénophobie, l’indifférence à l’Autre qui vient qui passe qui souffre et qui appelle sont des indécences qui dans l’histoire des hommes n’ont ouvert la voie qu’aux exterminations, et donc que ne pas accueillir, même pour de bonnes raisons, celui qui vient qui passe qui souffre et qui appelle est un acte criminel. » (Patrick Chamoiseau)
Fustigeant le racisme et l’indifférence de nos sociétés, Chamoiseau écrit « qu’une politique de sécurité qui laisse mourir et qui suspend des libertés individuelles au nom de l’Ordre public contrevient au principe de Sûreté que seul peut garantir l’exercice inaliénable indivisible des Droits fondamentaux. » Et l’auteur d’appeler à une Constitution nationale ou supranationale qui anticiperait les procédures d’accueil de ceux qui passent et qui viennent.
« Les poètes déclarent que jamais plus un homme sur cette planète n’aura à fouler une terre étrangère — toute terre lui sera native —, ni ne restera en marge d’une citoyenneté — chaque citoyenneté le touchant de ses grâces —, et que celle-ci, soucieuse de la diversité du monde, ne saurait décider des bagages et outils culturels qu’il lui plaira de choisir » dit-il encore.
Avant de conclure : « Frères migrants, qui le monde vivez, qui le vivez bien avant nous, les poètes déclarent en votre nom, que le vouloir commun contre les forces brutes se nourrira des infimes impulsions. Que l’effort est en chacun dans l’ordinaire du quotidien. Que le combat de chacun est le combat de tous. Que le bonheur de tous clignote dans l’effort et la grâce de chacun, jusqu’à nous dessiner un monde où ce qui verse et se déverse par-dessus les frontières se transforme là même, de part et d’autre des murs et de toutes les barrières, en cent fois cent fois cent millions de lucioles ! — une seule pour maintenir l'espoir à la portée de tous, les autres pour garantir l’ampleur de cette beauté contre les forces contraires. »