Des gendarmes embarqués dans les cars scolaires à Mayotte

La gendarmerie de Mayotte va désormais embarquer des militaires à bord des cars scolaires, un nouveau dispositif de sécurisation lié aux caillassages de bus des dernières semaines, a-t-elle annoncé vendredi.
En collaboration avec les conducteurs de transport scolaire et le vice-rectorat de Mayotte, la gendarmerie a défini les lignes et les créneaux horaires "les plus vulnérables" et embarquera deux militaires par véhicule de manière aléatoire, a expliqué le colonel Philippe Leclercq. Ce dispositif pourra être complété par une escorte (un véhicule de gendarmerie) permettant "une réaction immédiate en cas de projections de pierres (...) et des interpellations en flagrance".

Échecs des dispositifs

"La grève des transporteurs scolaires (du 24 au 30 janvier, ndlr) nous a amenés à accélérer le déploiement du dispositif", a reconnu le colonel. "Ce n'est certainement pas ça qui mettra fin à ce phénomène", a encore admis l'officier qui a précisé que "ni la police, ni la gendarmerie, ni l'Education nationale n'ont réussi à résoudre seuls ce problème (...) d'affrontements de pré-adolescents entre eux et contre les transports scolaires". Philippe Leclercq a donc appelé élus, familles et associations à se mobiliser également.

En 2017, 1.500 mobilisations de gendarmes sur 487 opérations ont été dédiées à la sécurisation des établissements scolaires, a poursuivi le colonel de gendarmerie, notamment pour des fouilles préventives à l'entrée et à la sortie des cars scolaires.

Renforts d'effectifs

"A Mayotte, le nombre de militaires effectivement présents sur le territoire est supérieur aux effectifs budgétaires", a précisé le colonel. Ainsi, 234 militaires sont mobilisés alors que le budget n'en prévoit que 221. Et 156 gendarmes mobiles renforcent encore les équipes, portant à 390 le nombre total des effectifs. Le colonel de gendarmerie a également annoncé qu'il y aurait "des renforts d'effectifs très conséquents" à l'été 2018, sans toutefois préciser le volume.

Des conducteurs de bus scolaires avaient exercé leur droit de retrait du 24 au 30 janvier, pour protester contre les caillassages et réclamer des garanties de sécurité pour eux et les élèves qu'ils transportent.