Il est difficile d’être une femme noire artiste en France. Mais Gerty Dambury entend exister aussi bien comme femme noire que comme artiste noire. Elle fait du bruit. Après s’être longtemps cherchée, elle a renoué avec ses racines avec notamment sa pièce "La radio des bonnes nouvelles".
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Dès l’âge de treize ans, lorsqu’elle arrive de sa Guadeloupe natale, Gerty est confrontée à une réalité qui fera d’elle l’artiste engagée auprès de la cause des femmes, des femmes noires surtout. Au lycée de Montreuil, ils ne sont que trois Noirs au milieu de centaines d’élèves. Elle apprend alors très vite à exister avec cette singularité, grandit, s’affirme et milite comme une "affreuse gauchiste" à la faculté de Vincennes. Elle se partage ensuite entre l’anglais qu’elle enseigne et le théâtre. C’est le bonheur jusqu’au jour où sa passion l’emporte. Elle démissionne de l’éducation nationale pour se consacrer au théâtre et à l’écriture.
"La radio des bonnes nouvelles"
A ses débuts, Gerty ne se tourne pas vraiment vers la Guadeloupe. Elle est emballée par une vie artistique trépidante. Elle se nourrit intellectuellement, tente de trouver son espace d’expression. Ce n’est que plus tard qu’elle s’affirmera comme une femme noire et artiste, faisant partie dès 1978 du Collectif des femmes noires en France. Aujourd’hui Gerty Dambury clame haut et fort qu’elle écrit pour les Antillaises et les Antillais, pour ses sœurs et frères de Guadeloupe, comme dans sa nouvelle pièce "La radio des bonnes nouvelles" qui a été jouée en région parisienne et aux Antilles.