Greenpeace débute son expédition maritime en Guyane. L’ONG cherche à vérifier si "le récif corallien de l’Amazone" s’étend jusqu’au département et ainsi mettre en garde les états sur les projets pétroliers. L’acteur Lambert Wilson est impliqué dans la mission.
Après avoir sillonné les eaux brésiliennes pendant un mois, Greenpeace part à la recherche de fonds coralliens au large de la Guyane. L’ONG cherche à vérifier si ce qu’elle appelle "le récif corallien de l’Amazone" s’étend jusqu’en Guyane.
À bord de l’Esperanza, les équipes de Greenpeace accompagnées de quatre scientifiques vont donc se rendre en expédition à 100 milles nautiques des côtes de la Guyane.
L’objectif de cette mission consiste à prendre des clichés des fonds coralliens de la Guyane ainsi qu'à prélever des échantillons afin d’étudier le mode de développement de ces animaux. L'ONG se targue d'avoir mis l'entreprise Total en difficulté au Brésil en prouvant l'existence d'une formation corallienne à l'intérieur de sa concession contrairement à ce qu'avançait la compagnie.
L’ONG présentera les résultats de son expédition le samedi 12 mai à 17 heures à Cayenne au cinéma l’Eldorado.
Bernard Salvat, est l'un des plus grands spécialistes des récifs coralliens au monde. Nous lui avons demandé à quoi ressemblait "ce récif de l'Amazone" dont parle Greenpeace. Voici sa réponse écrite le 6 mai 2018 :
"Le récif au large de l'embouchure de l'Amazone est très particulier . Il s'étire sur des profondeurs allant de 30 à 120 m et ne ressemble pas du tout à un récif corallien ordinaire. Il comprend essentiellement des algues calcaires rouges (comme les Porolithon qui constituent nos crêtes algales dans les atolls de Polynésie), environ 25 espèces, et beaucoup d'éponges (61 espèces) ainsi que des octocoralliaires (les coraux mous). On y compte 73 poissons de récifs, analogues à des espèces de récifs ordinaires. Les coraux scléractiniaires avec zooxanthelles (hermatypiques) sont en nombre réduit avec seulement 12 espèces. Donc c'est un récif à algues calcaires et éponges avec peu de coraux symbiotiques. Je dirai une sorte de mélange entre un récif corallien ordinaire près de la surface et les grands fonds où dominent des coraux ahermatypiques et les éponges avec d'autres cnidaires".
"On sait depuis les années 50 qu'il y a des coraux au large de l'embouchure de l'Amazone, explique Pascale Joannot du Muséum national d'histoire naturelle. On ne peut pas vraiment parler de récif ou de construction corallienne, comme c'est le cas en Nouvelle-Calédonie ou aux Antilles, mais plutôt de fonds ou de zones coralliennes".
Menaces
Malgré tout, ces coraux sont fragiles et menacés selon Greenpeace par les projets pétroliers prévus au large du Brésil et de la Guyane par les compagnies Total, BP et Petrobas."En cas de marée noire, le récif, mais aussi les côtes guyanaises pourraient être touchés" peut-on lire dans le communiqué de l'ONG.
À bord de l’Esperanza, les équipes de Greenpeace accompagnées de quatre scientifiques vont donc se rendre en expédition à 100 milles nautiques des côtes de la Guyane.
Étude et communication
L’objectif de cette mission consiste à prendre des clichés des fonds coralliens de la Guyane ainsi qu'à prélever des échantillons afin d’étudier le mode de développement de ces animaux. L'ONG se targue d'avoir mis l'entreprise Total en difficulté au Brésil en prouvant l'existence d'une formation corallienne à l'intérieur de sa concession contrairement à ce qu'avançait la compagnie."À l'annonce de cette révélation, le procureur de l'Etat d'Amapa, au nord du brésil, a officiellement demandé à l'agence environnementale brésilienne (ABAMA) de rejeter le projet de Total", déclare Greenpeace dans un communiqué.
Lambert Wilson
L'ONG va-t-elle à nouveau mettre en cause l'activité de Total cette fois au large de la Guyane ? La compagnie pétrolière dispose d'un permis d'exploration prolongée jusqu'en juin 2019. Et pour contrer ces projets d'exploitation pétrolière, Greenpeace compte un soutien "people" en la personne de Lambert Wilson. L’acteur sera présent à Cayenne du jeudi 10 au samedi 12 mai.L’ONG présentera les résultats de son expédition le samedi 12 mai à 17 heures à Cayenne au cinéma l’Eldorado.
Le récif au large de l'Amazone : Quesako ?
Bernard Salvat, est l'un des plus grands spécialistes des récifs coralliens au monde. Nous lui avons demandé à quoi ressemblait "ce récif de l'Amazone" dont parle Greenpeace. Voici sa réponse écrite le 6 mai 2018 :
"Le récif au large de l'embouchure de l'Amazone est très particulier . Il s'étire sur des profondeurs allant de 30 à 120 m et ne ressemble pas du tout à un récif corallien ordinaire. Il comprend essentiellement des algues calcaires rouges (comme les Porolithon qui constituent nos crêtes algales dans les atolls de Polynésie), environ 25 espèces, et beaucoup d'éponges (61 espèces) ainsi que des octocoralliaires (les coraux mous). On y compte 73 poissons de récifs, analogues à des espèces de récifs ordinaires. Les coraux scléractiniaires avec zooxanthelles (hermatypiques) sont en nombre réduit avec seulement 12 espèces. Donc c'est un récif à algues calcaires et éponges avec peu de coraux symbiotiques. Je dirai une sorte de mélange entre un récif corallien ordinaire près de la surface et les grands fonds où dominent des coraux ahermatypiques et les éponges avec d'autres cnidaires".