Grégory Pol expose à Paris sa "poésie enneigée" immortalisée à Saint-Pierre et Miquelon

Grégory Pol devant sa série de photos "Nord et Blanc"
Ex-marin et désormais photographe animalier, Grégory Pol revient à Paris avec une nouvelle exposition nommée "Nord et Blanc". Plusieurs clichés ont été pris dans les contrées de Saint-Pierre et Miquelon.

Terres enneigées, faune sauvage, et très peu de pollution causée par l'humain ? Trois critères qui ont mené notre photographe de 48 ans dans le seul territoire d'Outre-mer sans palmiers et plage de sable blanc. "Ce que j'aime à Saint-Pierre et Miquelon, c'est ce qui est sauvage et il y a peu d'habitants aussi. Les variations de lumières sont intéressantes dans la journée, pour un photographe animalier, c'est un endroit très sympa !", explique Grégory Pol, photographe auteur depuis 2012.

Harfang des neiges pris par Grégory Pol

Du harfang des neiges, au lièvre arctique, en passant par des cétacés et des paysages authentiques recouverts de neige, le photographe s'est aventuré à Saint-Pierre et Miquelon pour capturer les moments de vie des animaux dans leur milieu naturel : "Ce qui est intéressant, c’est qu’on n'est pas tant que ça à les observer, donc on a peu de clichés. Je varie entre terre et mer, il m'arrive parfois d'apercevoir des baleines, des orques, des phoques... Même des bélugas, mais cela reste fortuit", raconte Grégory Pol. Il expose actuellement son travail au musée de l'Orangerie du Sénat.

Faire du "joli"

Grégory Pol a le souci du détail. D'ailleurs, on lui dit souvent que ses photographies sont comme des tableaux peints au pinceau fin. "La photographie animalière, c'est montrer l'animal dans son élément tout en ayant un joli rendu. J'essaie de valoriser l'animal, un animal sauvage plutôt noir et blanc dans la neige, tout en apportant une dimension artistique derrière chaque cliché."

Et le public n'y est pas insensible. Claire, 56 ans, connaît bien Grégory Pol. Elle le suit depuis cinq ans et ne rate pas une exposition du photographe : "J’adore ce genre de photo, je suis fan de Grégory !", dit-elle avec son dernier livre sous le bras. "Plus je vieillis, plus j’apprécie la nature et les animaux. Je décore mes murs avec ce type de photos, surtout des animaux du grand Nord, c'est un véritable coup de cœur."

Même émotion pour Nicole, 65 ans, originaire de Nouvelle-Calédonie : "Ça fait toujours plaisir de voir que l’on s’intéresse toujours à nos îles ! Moi, je ne connais pas le froid, ce sont des choses qui me sont étrangères, donc c’est intéressant de voir ces bêtes que l’on ne connait pas et que l’on ne risque pas de voir chez nous."

Lièvre arctique pris par Grégory Pol

Le photographe ne se considère pas comme engagé, pourtant il insiste sur le message qu'il souhaite véhiculer : "Avec cette série "Nord et Blanc", je veux faire comprendre au public que les animaux disparaissent non pas parce que la planète se réchauffe, mais parce qu'on les élimine. Cette beauté fragile et sauvage est en danger. L'intérêt d’être ici, au musée de l’orangerie au Sénat, c’est aussi de pouvoir porter ce message aux gens qui ont le pouvoir d’agir."

Aventurier et passionné

Ancien navigateur et plongeur de la Marine Nationale, Grégory Pol a déjà eu l'occasion de fouler le sol de l'archipel lors de ses missions. Le photographe avait déjà produit une série de photos à Saint-Pierre et Miquelon en 2016. "J'y suis resté presque trois ans. Au début, c'était une découverte, mais je suis resté imprégné de là-bas et pour moi, c'est poignant", évoque Grégory en esquissant un sourire.

Le quadragénaire, breton d'origine, connait bien les Outre-mer. Depuis son enfance, Grégory Pol se balade d'île en île : "J'ai vécu trois ans à La Réunion, deux ans en Guyane... En tant que marin, j'ai vécu quatre années à Tahiti. J'ai un attachement profond à l'Outre-mer, et particulièrement à Saint-Pierre et Miquelon, un archipel cher à mon cœur", déclare-t-il.

Paysage enneigé pris par Grégory Pol

Grégory Pol songe déjà à la suite. Le photographe animalier a pour projet un voyage en Guyane, en immersion avec des amérindiens. "Nous serons à la recherche du jaguar ! Mon dossier est entre les mains du grand conseil coutumier. J'ai hâte de ce nouveau projet qui aura une dimension différente de ce que j'ai déjà fait. Cette fois-ci, il y a aussi l'idée de valoriser un mode de vie en plus de l'animal", décrit Grégrory Pol. Le premier voyage de cette "sentinelle de la forêt" est prévu pour octobre prochain.