Grenoble : Deux ans de prison ferme pour un septuagénaire détenteur d'images pédopornographiques, déjà condamné en Guadeloupe

Un homme de 73 ans, malade de Parkinson et déjà en prison pour agression sexuelle sur une fillette, a été condamné vendredi par le tribunal correctionnel de Grenoble à deux ans ferme pour détention d'images pédopornographiques. En 1995 il avait été condamné en Guadeloupe à trois ans de prison.
Le septuagénaire est un multirécidiviste : il avait déjà été condamné en 1995 en Guadeloupe à 3 ans de prison pour "attentat à la pudeur avec violence ou surprise sur mineur". Cette nouvelle instruction avait été ouverte à l'automne 2016. L'homme était accusé d'avoir visionné des images de viols d'enfants philippins qu'il avait lui-même commandées via internet. Les autorités françaises avaient été saisies par le FBI américain après un signalement de Yahoo! sur l'existence de ce réseau international, et étaient remontées jusqu'à ce retraité. Il avait été mis en examen pour "complicité de viols sur mineurs avec actes de torture et de barbarie, association de malfaiteurs et détention d'images pédopornographiques". Des faits passibles de la cour d'assises.

Pas de commission rogatoire internationale

Mais au terme de l'instruction, sans demande de commission rogatoire internationale pour demander la coopération des Philippines, un non-lieu avait été prononcé en l'absence de preuves sur la commission de ces crimes et d'une possible complicité. Le suspect a été renvoyé en correctionnelle pour simple détention d'images pédopornographiques, en l'occurrence 1.429 photos, et des vidéos téléchargées et visionnées. Un délit passible de deux ans d'emprisonnement.

Risque de récidive

Le procureur Olivier Nagabbo a insisté sur le risque de récidive, "démontré par les experts" dans les cas de pédophilie, et requis qu'il n'y ait pas de confusion de la peine à venir avec celle de trois ans actuellement purgée par le prévenu, qui doit s'achever en février 2019.  Tenant compte de l'expertise psychiatrique qui a conclu à une possible altération du discernement du prévenu - en raison du traitement de sa maladie par la dopamine, qui peut avoir un "effet facilitateur" d'une hyper-sexualité - le procureur a requis 18 mois de prison.

En défense, Me Emilie Schurmann a plaidé la confusion des peines et l'état de santé de son client "incompatible avec la détention", ainsi que son "souhait" de soigner sa "déviance".

Le tribunal, présidé par Catherine Lanza-Perret, a rejeté la confusion des peines et l'altération, et l'a condamné aux deux ans prévus par la loi, avec un suivi socio-judiciaire de 10 ans (également le maximum) et injonction de soins.