Fait "rarissime" selon les syndicats, les inspecteurs de l'Éducation nationale (IEN) se sont ralliés mardi à Mayotte à un mouvement de grève des enseignants, pour que le gouvernement "prenne en considération le retard du système éducatif".
•
Mardi matin, une cinquantaine de grévistes manifestaient devant le vice-rectorat de Mayotte sous la bannière d'une intersyndicale composée d'organisations d'enseignants du premier et du second degrés ainsi que de l'inspection, a constaté une journaliste de l'AFP. Les syndicats réclament le départ de l'actuel vice-recteur, Nathalie Costantini, avec qui "l'écoute n'est actuellement pas possible", a affirmé Henri Nouri, cosecrétaire du SNES Mayotte.
97.600 élèves devraient être scolarisés à la rentrée prochaine
Les enseignants exigent également des mesures pour l'attractivité du territoire afin de pallier le manque de professeurs et d'instituteurs sur le 101e département français et d'attirer les titulaires. Revendications partagées par les inspecteurs: "A une époque, on avait cinq conseillers pédagogiques dans mon secteur, qui compte 5.000 élèves. Aujourd'hui, on en a un et demi", a regretté Didier Tabaraud Le Fer. Le vice-rectorat de Mayotte a indiqué que les grévistes avaient été "reçus et entendus" par le directeur académique et le secrétaire général, "qui se chargent de faire remonter leurs revendications au ministère à Paris".
D'après des prévisions du vice-rectorat, plus de 97.600 élèves devraient être scolarisés à la rentrée prochaine pour une population totale de 212.600 habitants au dernier recensement (2012). La journée de mardi a été ponctuée de plusieurs grèves à Mayotte puisque les Finances publiques, l'aéroport et le port principal de l'île ont également été confrontés à des mouvements sociaux.