Grossesse, IST : si, c'est la taille qui compte... avec le préservatif

Le préservatif est efficace contre les grossesses non désirées et les IST, à condition d'être bien utilisés.
Gratuit en pharmacie pour les moins de 26 ans depuis janvier 2023, le préservatif masculin est le principal moyen de se protéger des infections sexuellement transmissibles (IST). Couramment utilisé pour éviter une grossesse, il est efficace à condition de respecter certaines règles, parfois méconnues !

Pour beaucoup, on a eu au moins un cours d'éducation sexuelle à l'école où l'on nous montrait comment utiliser un préservatif (ce qui nous faisait pouffer de rire). Mais quand on regarde les chiffres annuels du Sida, on s'aperçoit qu'il y a encore du travail côté prévention et contraception.

Exemple avec le préservatif masculin : selon la dernière étude réalisée aux Antilles et en Guyane qui remonte à 2011, le pourcentage de personnes ayant utilisé cette célèbre protection en latex au cours des 12 derniers mois était de 40,5% dans ces départements, contre 30% dans l'Hexagone.

Triste record de cas de Sida

Pourtant, année après année, le taux d'avortement dans les DROM est deux fois plus élevé que dans l'Hexagone. À noter que l'avortement reste un droit des femmes à disposer de leur corps, et cela signifie que les femmes l'utilisent.

Par contre, et c'est plus préoccupant, en 2023 les DROM ont toujours le triste record de contaminations au VIH, avec des chiffres beaucoup plus élevés que toutes les autres régions françaises. Selon le dernier bulletin de Santé Publique France, la Guyane est le premier département de France en nombre de découvertes de cas séropositifs, avec un taux de 1.149 d'habitants sur 1 million. Suivent Mayotte (338), la Guadeloupe avec Saint-Martin et Saint-Barthélemy (323) et la Martinique (217).

Pas efficace si on ne l'utilise pas bien

Comment expliquer cette contradiction ? Les raisons sont multiples : précarité socio-économique, manque de structures de soins et d'espaces de confidentialité, une éducation sexuelle parfois restreinte...  Or, "le préservatif n'est pas un moyen de contraception très efficace, si on ne s'en sert pas très bien", avait expliqué à Outre-mer la 1ère Carine Favier, médecin spécialisée dans les maladies infectieuses et vice-présidente du Conseil National du Sida (CNS).

Alors comment bien s'en servir ? On vous résume sept infos à connaître dans cette vidéo.

  1. Prendre un préservatif à la bonne taille. Trop grand, il risque de glisser, trop petit, il risque de casser.
  2. Ne pas le conserver dans sa poche de jean ou son portefeuille. La chaleur, les plis ou le frottement avec les cartes de crédit ou les pièces peuvent abîmer l'emballage, et donc la protection. Préférer la boîte à gants de la voiture ou le tiroir de la table de nuit.
  3. Vérifier la date de péremption : elle est indiquée sur un côté du paquet.
  4. Ne pas ouvrir l'emballage avec les dents ou une paire de ciseaux, au risque de percer le préservatif, mais délicatement avec les doigts.
  5. Regarder si le contraceptif n'est pas décoloré, collant ou endommagé.
  6. Ne pas attendre le dernier moment, juste avant l'éjaculation, pour le mettre, mais avant toute pénétration. En effet, lorsqu'il y a érection, des glandes sécrètent un liquide visqueux et incolore, en petite ou grande quantité selon les hommes. Appelé liquide pré-séminal, ce fluide sert à nettoyer l'urètre (le canal de la vessie) de l'acidité de l'urine qui pourrait nuire aux spermatozoïdes ; il a aussi un rôle de lubrifiant. Totalement naturel, il peut parfois entraîner avec lui des spermatozoïdes quand il sort. Ce n'est pas courant mais cela arrive !
  7. Certes, on ne peut pas tomber enceinte si on pratique le sexe oral, mais on peut transmettre une infection sexuellement transmissible (IST) ou être contaminé(e). Donc il faut aussi mettre un préservatif dans ce genre de situations.

Et le préservatif féminin ?

L'infection la plus connue est le Sida, mais il y a aussi la chlamydiose et la gonorrhée qui peuvent engendrer un risque de stérilité chez les femmes. Il existe également les papillomavirus humains (ou HPV) à l'origine de plusieurs cancers (dont celui du col de l'utérus) ; ou encore l’hépatite B qui a provoqué 820.000 décès en 2019 selon l'OMS.

La liste n'est pas exhaustive, mais vous aurez compris l'importance d'utiliser un préservatif masculin... ou féminin ! Ce dernier, appelé aussi préservatif interne, est aussi efficace que son homologue masculin (ou préservatif externe), pour se protéger des IST ou d'une grossesse non désirée.

Il présente cependant certains avantages : contrairement au préservatif masculin, on peut le mettre plusieurs heures avant le rapport sexuel, et on n'est pas obligé de le retirer tout de suite après l'éjaculation. Attention cependant à ne pas utiliser des préservatifs interne et externe en même temps, cela risquerait de les déchirer !

Où trouver des préservatifs ?

On peut se procurer l'un ou l'autre :

  • en pharmacie
  • sur Internet
  • dans certaines grandes surfaces
  • à certains distributeurs automatiques
  • dans les centres de santé sexuelle
  • dans les centres d'information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD)
  • auprès d'associations de lutte contre le VIH.

Combien ça coûte ?

Depuis le 1er janvier 2023, les préservatifs masculins des marques "Eden" et "Sortez couverts !" sont gratuits en pharmacie et sans ordonnance pour les moins de 26 ans. Pour les 26 ans et plus, le prix moyen en pharmacie en 2022 est de 0,53 €.

Mais cette mesure de gratuité lancée par le président de la République excluait dans un premier temps les préservatifs féminins. Le chef de l'État a finalement corrigé le tir en prévoyant également la gratuité des protections internes pour les moins de 26 ans dans son plan pour l'égalité femmes-hommes présenté en mars 2023. Une annonce loin d'être négligeable puisque le prix moyen d'un préservatif féminin en pharmacie est de 2,8 €.

On peut cependant obtenir gratuitement les deux contraceptifs dans les centres de santé sexuelle, les CeGIDD et les associations de lutte contre le VIH.