La loi validant la création d'un syndicat mixte unique de gestion de l'eau en Guadeloupe a été adoptée par les députés. Elle vise à améliorer l'accès à l'eau potable des Guadeloupéens et Guadeloupéennes.
La proposition de loi validant la création d'un syndicat mixte unique de gestion de l'eau en Guadeloupe, où depuis plusieurs années les usagers sont régulièrement privés d'eau potable, a été définitivement adoptée jeudi à l'Assemblée nationale.
La création d'un syndicat unique était considérée par le gouvernement comme une solution pour sortir l'île du statu quo qui règne depuis plusieurs années. Les tentatives de régler localement le problème avaient jusqu'ici échoué, pour des raisons tant politiques que financières.
Lors de l'étape finale de l'adoption de ce texte présenté par Justine Benin (Guadeloupe), la députée apparentée MoDem a salué ses collègues parlementaires qui ont permis en votant cette loi de relever le "défi de l'eau en qualité, en quantité, et en continuité". Elle a également remercié les élus locaux qui ont su comprendre que cette loi "n'est pas une loi de dépossession, mais une loi de justice et d'efficacité".
65% de l'eau qui entre dans le réseau est perdue
Les députés comme les sénateurs s'étaient en effet émus, lors des débats, de cette intervention de l'Etat dans la gestion d'une ressource qui est partout ailleurs entièrement locale. "Est-ce que cette problématique territoriale aurait vraiment dû se régler ici à Paris? Les Guadeloupéens doivent demeurer pleinement souverains quant à leur organisation politique interne", a ainsi déclaré le député corse Michel Castellani.
"Avec ce texte, le Parlement a fait un premier pas important et nécessaire pour atteindre l'objectif qui nous anime tous: assurer le retour de l'eau au robinet de toutes les Guadeloupéennes et de tous les Guadeloupéens", a indiqué le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu, dans un discours lu jeudi dans l'hémicycle par Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur. "65% de l'eau qui entre dans les réseaux est perdue à cause de la vétusté des installations. Cela n'est pas acceptable en France et résume le bien-fondé de ce texte, qui n'est plus à démontrer", a-t-il rappelé.
Des interrogations sur les conséquences de la loi
Cependant, des interrogations restent concernant l'importante dette fournisseurs qui va rester sur les bras des EPCI qui géraient auparavant le réseau, ainsi qu'un certain nombre de salariés qui ne seront pas repris par le nouveau syndicat.
"Ces charges ne sauraient revenir aux seuls Guadeloupéens, (...) cela nous parait très injuste. L'Etat doit être prêt à assumer sa part de responsabilité et être à la hauteur. Vous ne pouvez pas d'un côté vous immiscer dans une affaire locale et de l'autre vous défausser complétement lorsqu'il s'agit d'assumer financièrement la déroute", a ainsi déclaré le député PCF Alain Bruneel.