Guadeloupe : des élus appellent à la reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle

Routes inondées à l'Assainissement, Pointe-à-Pitre, 30 avril 2022
Les parlementaires PS de Guadeloupe ont écrit mardi au Premier ministre pour lui demander de reconnaître l'état de catastrophe naturelle après les inondations qui ont frappé le centre de l'île dans la nuit de vendredi à samedi, faisant au moins deux morts.

"Nous demandons au gouvernement de reconnaître l'état de catastrophe naturelle, de renforcer la coopération avec les collectivités pour augmenter les investissements contre l'artificialisation des sols", a tweeté le sénateur PS Victorin Lurel, en publiant le courrier adressé à Jean Castex.


Dans cette missive au chef du gouvernement, les élus demandent d'"expérimenter des outils novateurs" pour "revivifier la culture du risque des populations".

Avant eux, le député Olivier Serva (LREM) avait dit, dès le 30 avril, agir "à son niveau" pour la reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle, rapidement rejoint par des élus locaux et des conseillers régionaux de l'opposition.

Trois jours plus tard, c'est le président du département Guy Losbar qui a formulé la même demande : "La situation actuelle suppose également un engagement fort du gouvernement", a-t-il écrit dans un communiqué.

Le rôle du dérèglement climatique

Dans la nuit de vendredi à samedi, le cumul de précipitations, dépassant parfois celui de certains cyclones dont Maria en 2017, a conduit à une montée rapide des eaux, piégeant de nombreux automobilistes dans leur voiture et causant de nombreux dégâts.

Après d'importantes inondations en Guadeloupe en 2011 et 2012, les autorités locales avaient lancé un plan d'actions et de prévention des inondations (Papi) notamment sur la zone très vulnérable des Grands fonds.

Dans son communiqué, M. Serva souligne "l'urgente nécessité de mobiliser tous les moyens des acteurs publics, y compris l'État, pour le déploiement opérationnel du Papi dans cette zone pour permettre l'écoulement des eaux pluviales".

La Guadeloupe est très concernée par le risque d'inondation en raison du dérèglement climatique. Selon l'Observatoire de l'énergie et du climat régional, "le scénario à horizon 2050 indique que les surfaces urbanisées (de Pointe-à-Pitre, ndlr) inondées passent de 42 ha à 48 ha".

Un phénomène également mis en avant dans le passage du 6ᵉ rapport du Giec consacré aux petites îles, qui détaille des "risques de submersions-inondations" de plus en plus accrus.