En novembre 2021, un mouvement de contestation cristallisé autour des mesures sanitaires contre le Covid-19 avait dégénéré en violentes émeutes urbaines, avec barrages, pillages ou encore incendies à travers l'île.
En janvier dernier, le parquet de Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe avait révélé à la presse les soupçons d'organisation et de planification de ces émeutes, en vue d'extorquer des fonds à de grands groupes et des élus via des associations.
Selon l'AFP, Les "Grands Frères", surnom lié à leur action auprès de la jeunesse, bénéficient en Guadeloupe de nombreux soutiens, parfois de responsables politiques locaux tel le député tout juste réélu Olivier Serva qui avait exprimé en janvier sa solidarité envers ces "médiateurs nécessaires dans la crise sociale en Guadeloupe".
Cinq nouveaux hommes interpellés
Dans le cadre de cette enquête, menée par la Jirs (Juridiction interrégionale spécialisée) de Paris, cinq hommes avaient été interpellés en Guadeloupe "en début de semaine" et placés en garde à vue. Ils ont ensuite été transférés discrètement en Martinique et présentés vendredi à un magistrat instructeur.
Deux des cinq hommes, les militants Michel Corvo et David Abdoul, ont été mis en examen notamment des chefs "de participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un crime" et placés en détention provisoire, a précisé le parquet de Fort-de-France.
Deux autres, connus pour être les leaders du collectif Moun Gwadloup, des activistes spécialisés dans les actions coups de poings, ont quant à eux, été "mis en examen du chef de participation à une association de malfaiteurs en vue de la commission d'un délit" et placé sous "contrôle judiciaire".
Enfin, Didier Dyvrande, syndicaliste de l'UGTG, a été placé sous "statut de témoin assisté".
Huit hommes, soupçonnés d'avoir organisé ces émeutes, dont un policier, avaient déjà été arrêtés en janvier et sept d'entre eux placés en détention provisoire.