Même une entreprise d'énergie renouvelable est coupable d'infraction environnementale. Une filiale d'EDF, la société Parc éolien de Petit-Canal, va en effet devoir verser 750.000 € pour réhabiliter une partie de la forêt sèche qu'elle a trop défrichée.
L'Office National des Forêts (ONF) avait constaté "un défrichement non maîtrisé de plus de 32.000 m²" et "la destruction d'espèces protégées" sur un site éolien à Petit-Canal, dans le nord de la Guadeloupe.
"La société Parc éolien de Petit-Canal, filiale d'EDF Renouvelables, s'est engagée auprès de l'ONF pour la réhabilitation de la forêt sèche du Nord Grande-Terre, avec un financement à hauteur de 750.000 euros", indique un communiqué de la procureure de la République de Pointe-à-Pitre, Caroline Calbo.
Il s'agit "d'une mesure de réparation dans le cadre d'une composition pénale, une alternative aux poursuites", a décrit la procureure. "Ce qui nous intéressait, c'était la réparation, c'est souvent ce que l'on cherche dans les infractions environnementales", a-t-elle ajouté.
La filiale d'EDF a elle-même porté plainte
Propriétaire de terrains à proximité de la réserve biologique dirigée du Nord Grande-Terre, la filiale d'EDF Renouvelables "y a installé, en 2021, 10 éoliennes" précise encore le parquet, et "le défrichement non maîtrisé" a été réalisé "dans le cadre d'une opération de remplacement des 32 éoliennes présentes sur le site depuis plus de 20 ans" et qui alimentent quelque 9.000 foyers.
La société a expliqué avoir "commandité un simple débroussaillage autour des éoliennes mais pas un défrichement" et a elle-même porté plainte pour "des actions de déboisement et de charbonnages sauvages réalisées par des tiers", ajoute le communiqué.
Ce financement a notamment pour objectif de "replanter les espèces protégées détruites" ou encore de sensibiliser le public via "de nouveaux outils pédagogiques", selon la même source.