Le ministère du Travail a décidé vendredi de sanctionner par un "blâme" une inspectrice du travail de Cayenne accusée notamment de propos discriminatoires, dont le dossier
avait été examiné la veille en commission disciplinaire.
avait été examiné la veille en commission disciplinaire.
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"Une sanction disciplinaire est prise ce jour à l'encontre" de cette inspectrice du travail stagiaire et d'une de ses collègues et ancienne supérieure hiérarchique, "dont les rapports professionnels étaient connus comme étant conflictuels", a annoncé le ministère dans un communiqué.
Un blâme pour deux
Elles "se voient infliger l'une et l'autre un blâme", a-t-il précisé. Les faits à l'origine de ces sanctions remontent au mois d'octobre 2016. L'administration reprochait à Henriette Henry, 50 ans, d'avoir répondu "je suis chez moi" en Guyane à cette collègue qui l'avait insultée ("négresse"), selon son avocat Me Anthony Thiers.
Obligations déontologiques
La phrase avait été prononcée sur son lieu de travail, la DIECCTE de Guyane (direction des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi) devant trois usagers. Pour le ministère, ces propos violaient les obligations déontologiques de réserve, de neutralité et de dignité des fonctionnaires, et étaient "discriminatoires" et "racistes".
Soutenue par la CGT
Selon Me Thiers, Mme Henry a été "victime pendant des années du harcèlement et de l'attitude de cette collègue, s'en est plainte à de nombreuses reprises à sa hiérarchie, et a porté plainte en 2013, en vain". Pour la CGT, où Mme Henry est syndiquée, l'incident du 14 octobre est "la goutte d'eau qui a fait déborder le vase après des années d'humiliations et de discrimination raciale et syndicale".
Manifestation
Les défenseurs de Mme Henry, soutenue par le député socialiste de Guyane Antoine Karam, la CGT et l'Union des travailleurs guyanais (UTG), avaient demandé en vain l'annulation de la procédure. Jeudi, une trentaine de personnes avaient manifesté leur "solidarité" en se rassemblant devant le ministère des Affaires sociales à Paris, où se tenait la commission disciplinaire chargée d'examiner les deux dossiers.
Avis du ministère
Selon le ministère, le "caractère raciste de l'agression verbale qu'aurait subie "Mme Henry" n'a pu être attesté par aucun témoignage ni aucune preuve". Mais, "sur la base des faits avérés", les comportements des deux agents sont "fautifs", a estimé le ministère pour expliquer les sanctions.