Du 14 au 19 octobre va se tenir la première édition du FIFAC (festival international du film documentaire Amazone Caraïbes) à Saint-Laurent du Maroni en Guyane. Ce festival compte 13 documentaires en compétition. Le président du jury est un grand romancier martiniquais, Patrick Chamoiseau.
#1 FIFAC : où et quand ?
Le festival international du film documentaire Amazonie Caraïbes va avoir lieu du 14 au 19 octobre à Saint-Laurent du Maroni au camp de la transportation. La cérémonie d’ouverture qui sera retransmise sur les 1ères se tiendra le lundi 14 octobre.Pourquoi avoir choisi l’ancien bagne de Saint-Laurent du Maroni qui se trouve à trois heures de voiture de Cayenne ? Tout simplement car c’est "un lieu vraiment exceptionnel", selon Didier Urbain, directeur exécutif de l’Association qui organise le FIFAC.
"On ne sent plus du tout le poids du bagne, ajoute Didier Urbain. C’est un espace culturel où il y a déjà une bibliothèque, un musée, le centre d’architecture et d’interprétation du patrimoine, un FabLab, une compagnie de théâtre, un restaurant ainsi que le pôle image".
C’est donc dans ce lieu unique que se tiendront les projections et les rencontres entre professionnels. "A Saint-Laurent du Maroni, insiste Didier Urbain, on a la volonté de faire de la commune la capitale culturelle de la Guyane".
La ville de plus de 43 000 habitants, presque aussi peuplée que Cayenne ne part pas de rien. "Pendant 5 ans, il y a eu des rencontres autour du documentaire et pendant 10 ans, le festival consacré au documentaire et à la fiction, America molo man ! a tracé son sillon à Saint-Laurent", explique le directeur exécutif de l’AFIFAC.
#2 FIFAC : quel est le programme ?
Pour ce festival, 21 films ont été retenus dont 13 en compétition. Il y a 8 documentaires hors compétition dans la section Ecrans parallèles. Pour Luc de Saint-Sernin, du Pôle Outre-mer de France Télévisions : "il s’agit de films de combat. Combat pour la paix, pour la justice, pour l’intégrité, combat pour le droit des femmes. Ces documentaires montrent la réalité de pays qui sont bouleversés, chaotiques et qui traversent des périodes compliquées".
►Liste des films en compétition :
Quatre prix seront remis lors de cette première édition : le prix du festival pour le meilleur documentaire, le prix spécial du jury, le prix des lycéens et le prix du mailleur contenu digital. Au FIFAC, il y aura le matin des projections de films documentaires pour les scolaires. L’après-midi, les séances seront ouvertes au public et le soir, les films seront projetés sur un écran en plein air. Des projections auront aussi lieu dans les deux lycées de la commune qui abritent des internats.
Le FIFAC organise aussi des rencontres entre professionnels de l’audiovisuel. Des responsables de France télévisions, du CNC, de TV5 monde, des chaines 1eres ainsi que les responsables des collectivités qui sont en charge des aides pour le cinéma vont venir à Saint-Laurent du Maroni.
#3 FIFAC : qui compose le jury ?
Patrick Chamoiseau a choisi d’endosser le rôle de président de jury de la première édition du FIFAC. Le romancier martiniquais, lauréat du prix Goncourt pour son livre Texaco, place "l’art du documentaire" très haut. "Un grand documentaire, c’est une base scientifique, analytique, une démarche scientifique et esthétique qui permet de capter des choses que le sociologue ou l'historien ne peuvent pas percevoir", estime-t-il.Je me suis toujours demandé qu’est-ce que cela aurait donné si Frantz Fanon, auteur de "Peau noir, masques blancs" en avait fait un documentaire (...) Cela aurait frappé la conscience de nos jeunes de manière plus importante"
-Patrick Chamoiseau
Sept personnes composent ce jury présidé par Patrick Chamoiseau. Voici leurs noms : Laurence Mayerfeld (directrice du réseau France 3), Fanny Glissant (réalisatrice), Laurence Magloire (réalisatrice, Haïti), Veronique Kanor (réalisatrice, Martinique), Serge Poyotte (réalisateur, Guyane) et Mehdi Lalaoui (réalisateur et écrivain).
Patrick Chamoiseau a déjà participé à un jury particulièrement prestigieux, celui du festival de Cannes. Il s’avoue très heureux de pouvoir découvrir des documentaires qui parlent "des problématiques d’aujourd’hui" et d’échanger avec des professionnels de l’audiovisuel. "Je vais découvrir un univers que je ne connais pas", glisse-t-il avec gourmandise.