Selon Benoît de Thoisy, directeur de l'association Kwata, qui gère l'écloserie, "Les populations de tortues luth ont reculé de 90% dans la région des Guyanes et de 97% spécifiquement sur la plage d'Awala-Yalimapo".
Le directeur explique à l'AFP qu'une équipe de quatre personnes arpente donc la plage chaque nuit à Awala-Yalimapo, ville à la frontière avec le Suriname, durant les périodes de ponte. L'objectif est de repérer les tortues en passe de pondre, afin de pouvoir ensuite récupérer leurs œufs et les mettre en sécurité dans un enclos à même le sable.
"On mime des conditions naturelles", a assuré M. de Thoisy, affirmant que la plage d'Awala-Yalimapo était "le plus gros site de ponte" au monde dans les années 1980.
Selon lui, c'est aussi le site qui a "connu le plus gros déclin" : seuls cinq ou six nids sont arrivés au bout de leur cycle en 2022 pour 72 pontes recensées, contre des dizaines de milliers à l'époque, dit-il à l'AFP.
Une écloserie avait déjà été installé sur cette plage dans les années 1990, mais elle a cessé son activité "au bout d'une dizaine d'années, car les effectifs de tortues avaient été considérés comme suffisamment rétablis", a rappelé le responsable du WWF en Guyane, Laurent Kelle.
Une autre avait vu le jour à Cayenne au début des années 2000, avec le même destin.
Ce dispositif est une solution de derniers recours, indique M. de Thoisy, qui espère pouvoir s'en passer "le plus rapidement possible".