Une montagne de containers d'un côté, des rayons vides de l'autre : le blocage du port de Cayenne, décidé il y a quinze jours, au début du mouvement social en Guyane, risque, s'il perdure, de plonger ce département dans la pénurie.
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Depuis le 21 mars, le Grand port de Guyane, posé sur les eaux du fleuve Mahury, n'est plus que silence. La centaine de dockers qui s'y affaire quotidiennement est absente, les grues immobiles, le trafic nul.
Alors que le port constitue "le lieux de passage pour 90 à 95% des importations et exportations" de la Guyane, son inactivité forcée a conduit 800 à 1.000 containers à être débarqués dans des ports au Suriname et à Trinidad-et-Tobago, explique le directeur du site.
Aucune pénurie d'essence n'est toutefois à craindre, le terminal pétrolier se trouvant dans une autre zone, poursuit M. Lambert, qui chiffre le coût de blocage à "plusieurs millions d'euros".
La neutralisation du port de Cayenne est l'un des évènements marquants du mouvement social inédit touchant la Guyane depuis deux semaines, basé sur des revendications sécuritaires, économiques et sociales.
Deux semaines de blocage plus tard, le directeur du Cnes/CSG (Centre spatial guyanais) Didier Faivre a demandé samedi le renvoi des trois camions afin d'"apaiser les tensions générées". L'UGTR affirme avoir levé le barrage devant le port dimanche soir. Ce qui ne résout pas tous les problèmes.
Dimanche, le collectif "Pou La Gwiyann dékolé", qui regroupe les différents groupes protestataires, a en outre décidé de "renforcer" les barrages érigés partout en Guyane pour
faire pression sur le gouvernement français. Ce mouvement exige 2,5 milliards d'euros de l'Etat pour compenser l'absence d'investissements publics dans ce département depuis des décennies, quand un milliard d'engagements a été décidé par l'exécutif.
Au moins 350 containers en attente
"C'est le désert", souffle Philippe Lemoine, son directeur. Quelque 350 containers, méticuleusement empilés, attendent d'être sortis du port, calcule M. Lemoine. Tous ont été déchargés avant son blocage. Une cinquantaine d'entre eux contient des produits frais, qui très vite seront périmés, s'ils ne le sont déjà.Alors que le port constitue "le lieux de passage pour 90 à 95% des importations et exportations" de la Guyane, son inactivité forcée a conduit 800 à 1.000 containers à être débarqués dans des ports au Suriname et à Trinidad-et-Tobago, explique le directeur du site.
Pénurie de produits frais
Les conséquences sont lourdes pour la Guyane. Dans les magasins, les produits frais ont presque disparu, même si les autres rayons sont encore garnis. "Quand je vais au supermarché, je ne trouve plus tout ce que je veux", observe Stéphane Lambert, le patron du Medef à Cayenne.Aucune pénurie d'essence n'est toutefois à craindre, le terminal pétrolier se trouvant dans une autre zone, poursuit M. Lambert, qui chiffre le coût de blocage à "plusieurs millions d'euros".
La neutralisation du port de Cayenne est l'un des évènements marquants du mouvement social inédit touchant la Guyane depuis deux semaines, basé sur des revendications sécuritaires, économiques et sociales.
"Apaiser les tensions"
L'Union guyanaise des transporteurs routiers (UGTR), qui l'a impulsée, voulait empêcher trois camions-toupies, destinés au chantier d'Ariane, de sortir du port afin de protéger les entreprises de transport locales.Deux semaines de blocage plus tard, le directeur du Cnes/CSG (Centre spatial guyanais) Didier Faivre a demandé samedi le renvoi des trois camions afin d'"apaiser les tensions générées". L'UGTR affirme avoir levé le barrage devant le port dimanche soir. Ce qui ne résout pas tous les problèmes.
Le mouvement "honore le territoire"
Une "grève générale illimité" a en effet été prononcée le 25 mars par l'Union des travailleurs guyanais (UTG). Les dockers font partie de ce mouvement qui "honore" leur territoire, selon Daniel Clet, l'un de leurs représentants syndicaux. Ils ne déchargeront donc pas les marchandises lundi.Dimanche, le collectif "Pou La Gwiyann dékolé", qui regroupe les différents groupes protestataires, a en outre décidé de "renforcer" les barrages érigés partout en Guyane pour
faire pression sur le gouvernement français. Ce mouvement exige 2,5 milliards d'euros de l'Etat pour compenser l'absence d'investissements publics dans ce département depuis des décennies, quand un milliard d'engagements a été décidé par l'exécutif.