Guyane: un convoi de pirogues de gendarmes et de militaires attaqué lors d'une embuscade sur le fleuve

Les berges de Maripasoula
Un convoi de pirogues conduites par des gendarmes et des militaires a été la cible d'une embuscade de trois pirogues avec à leur bord des individus "en majorité cagoulés", sur le territoire de la commune de Maripasoula (sud-ouest guyanais) à la frontière du Suriname.
Le convoi des forces de l'ordre attaqué ramenait à Maripasoula six pirogues saisies les jours précédents dans le cadre de la lutte contre l'activité aurifère illicite. Le convoi était composé de 14 militaires et 5 gendarmes, les forces de l'ordre conduisant 8 pirogues.
 
 

Fleuve frontière avec le Suriname

Trois pirogues d'une vingtaine d'assaillants en majorité masqués les attendaient à l'endroit où la rivière Inini rencontre le Maroni, fleuve frontière avec le Suriname. Les assaillants laissaient alors passer le convoi avant de le rattraper sur le fleuve. L'une des pirogues conduites par un militaire était éperonnée, le piroguier militaire se retrouvant coincé et frappé à l'aide de bâtons de bois et de bouteilles.
 

Echange de tirs

Les deux militaires de la pirogue éperonnée faisaient alors "usage de leur arme à feu en riposte", a indiqué mercredi le colonel Pierre Poty, numéro 2 de la gendarmerie en Guyane.  Deux des assaillants auraient alors été blessés par balles "l'un à la main, un autre à la fesse", ont indiqué les autorités françaises s'appuyant sur des retours du Suriname voisin où les personnes en question seraient allées se faire soigner.
 

Des Français soupçonnés

La pirogue des assaillants ayant éperonné l'une des pirogues des militaires a été à son tour percutée par une des pirogues des forces de l'ordre ce qui a provoqué "la fuite des assaillants rive surinamienne", selon le colonel Poty. Les autorités soupçonnent "des Français du secteur de Marpasoula ayant des intérêts dans le domaine de l'approvisionnement des sites aurifères clandestins" d'être "impliqués dans cette attaque".

Le piroguier militaire frappé au moment des faits s'en est tiré avec des contusions, un gendarme a été légèrement blessé.
 

La médiatisation tardive de l'attaque

L'agression qui s'est déroulée jeudi 21 avril en fin d'après-midi avait été révélée par des réseaux sociaux puis mardi soir par le site Guyaweb.  "Il n'y a pas la volonté de cacher quoi que ce soit. Simplement lorsque des faits concernent ce genre d'endroit isolé en forêt, on évite de se précipiter pour communiquer", s'est justifié mercredi le préfet de Guyane, Martin Jaeger, interrogé par l'AFP sur la communication dans cette affaire.