Après deux jours de violences, déclenchées par l’annonce d’une hausse importante des prix des carburants, Port-au-Prince oscille entre scènes d’anarchie et retour à la normalité.
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La capitale haïtienne a oscillé, dimanche 8 juillet, entre des scènes d'anarchie et de timides signes de retour à la normalité, après deux jours d'intenses violences déclenchées par l'annonce, depuis suspendue, d'une hausse importante des prix des carburants.
Divers carrefours et routes de Port-au-Prince sont sous le contrôle de groupes de jeunes hommes qui rançonnent les personnes qui voudraient circuler, à pied comme en véhicule. Plusieurs groupes d'individus armés habillés en civil ont aussi été remarqués circulant dans certains quartiers du centre-ville, rapportent des radios locales.
Au coeur de la capitale haïtienne, dans la commune de Delmas, des commerces ont été attaqués et pillés. Des protestataires exigeaient le départ du président Jovenel Moïse. Très agressifs, certains jeunes hommes étaient armés de couteaux. Pour disperser la foule, des policiers d'unités spécialisées en maintien de l'ordre ont tiré en l'air et fait usage de grenades lacrymogènes.
En milieu de matinée, après la fin des messes, beaucoup de marchandes de fruits et légumes avaient repris leur place sur les trottoirs et les taxis-motos étaient de retour à leurs carrefours habituels, même si les clients se faisaient rares. La circulation automobile a timidement repris sur les quelques axes dégagés des barricades par la police.
Alors que toutes les compagnies aériennes avaient annulé leurs vols samedi, trois avions en provenance des États-Unis ont atterri dimanche après-midi à l'aéroport Toussaint Louverture.
Les troubles ont commencé après l'annonce, vendredi, par les autorités d'une augmentation des prix de l'essence de 38%, du diesel de 47% et du kérosène de 51% à compter du samedi 7 juillet à minuit, comme prévu par le nouveau cadre de référence entre le Fonds monétaire international (FMI) et Haïti.
Face aux violences, le Premier ministre Jack Guy Lafontant a nnoncé, samedi, la suspension de la mesure "jusqu'à nouvel ordre". Devant les restes d'une barricade placée sur un axe majeur de la capitale, le visage camouflé, un homme disant s'appeler Rubens a témoigné de la détermination de certains à tout faire pour obtenir le départ du président Jovenel Moïse du pouvoir.
"Tous ceux qui sont partis au Chili ont été intelligents parce que les choses n'ont fait que commencer", a-t-il ajouté en référence aux plus de 100 000 Haïtiens qui ont émigré vers le pays d'Amérique latine en 2017. Près d'un des nombreux commerces pillés et incendiés, Alphonse Charles prend quelques photos de ce qui reste de sa voiture.
"Comme la quasi totalité des gens, je suis resté sur ma faim : on s'attendait à un autre discours, à une analyse sereine de la situation qui a prévalu dans le pays ces deux derniers jours et qui a provoqué tant de pertes en vies humaines et matérielles", a déclaré Jerry Tardieu, député de Pétionville.
Des discussions entre les blocs parlementaires sont en cours pour déterminer la suite à donner à la crise. Certains élus exigent la démission immédiate du Premier ministre, déjà très critiqué avant la prise de cette mesure controversée.
Divers carrefours et routes de Port-au-Prince sont sous le contrôle de groupes de jeunes hommes qui rançonnent les personnes qui voudraient circuler, à pied comme en véhicule. Plusieurs groupes d'individus armés habillés en civil ont aussi été remarqués circulant dans certains quartiers du centre-ville, rapportent des radios locales.
Au coeur de la capitale haïtienne, dans la commune de Delmas, des commerces ont été attaqués et pillés. Des protestataires exigeaient le départ du président Jovenel Moïse. Très agressifs, certains jeunes hommes étaient armés de couteaux. Pour disperser la foule, des policiers d'unités spécialisées en maintien de l'ordre ont tiré en l'air et fait usage de grenades lacrymogènes.
Quatre morts depuis vendredi
Au moins quatre personnes sont mortes depuis vendredi dans les violences. Parallèlement à ces scènes chaotiques et meurtrières, un léger retour à la vie normale était notable, dimanche, dans quelques parties de la capitale.En milieu de matinée, après la fin des messes, beaucoup de marchandes de fruits et légumes avaient repris leur place sur les trottoirs et les taxis-motos étaient de retour à leurs carrefours habituels, même si les clients se faisaient rares. La circulation automobile a timidement repris sur les quelques axes dégagés des barricades par la police.
Alors que toutes les compagnies aériennes avaient annulé leurs vols samedi, trois avions en provenance des États-Unis ont atterri dimanche après-midi à l'aéroport Toussaint Louverture.
Appel à la grève générale
L'incertitude demeure quant à l'évolution de la situation car des contestataires ont appelé à une grève générale de deux jours à compter de lundi. Les ambassades de France et du Canada ont annoncé qu'elles resteraient fermées lundi, sauf évidemment pour leurs ressortissants qui seraient en détresse.Les troubles ont commencé après l'annonce, vendredi, par les autorités d'une augmentation des prix de l'essence de 38%, du diesel de 47% et du kérosène de 51% à compter du samedi 7 juillet à minuit, comme prévu par le nouveau cadre de référence entre le Fonds monétaire international (FMI) et Haïti.
Face aux violences, le Premier ministre Jack Guy Lafontant a nnoncé, samedi, la suspension de la mesure "jusqu'à nouvel ordre". Devant les restes d'une barricade placée sur un axe majeur de la capitale, le visage camouflé, un homme disant s'appeler Rubens a témoigné de la détermination de certains à tout faire pour obtenir le départ du président Jovenel Moïse du pouvoir.
"Si le président reste encore un jour de plus, le jeu va prendre une toute autre allure : on va couper les routes et tout brûler, parce que nous, on n'a plus rien à perdre" assure-t-il.
"Tous ceux qui sont partis au Chili ont été intelligents parce que les choses n'ont fait que commencer", a-t-il ajouté en référence aux plus de 100 000 Haïtiens qui ont émigré vers le pays d'Amérique latine en 2017. Près d'un des nombreux commerces pillés et incendiés, Alphonse Charles prend quelques photos de ce qui reste de sa voiture.
"J'accuse le coup mais c'est la réalité du pays: dès lors qu'on vit en Haïti, on est fâché, frustré face à la façon dont les choses sont gérées par les politiciens", dit-il calmement devant la carcasse brûlée de son véhicule. "Je dois continuer à vivre, on ne va pas se laisser emporter pour ça seulement".
Des discussions sont en cours
Une allocution télévisée du président Jovenel Moïse samedi soir, appelant les manifestants à rentrer chez eux, a déçu une grande partie de la population et de la classe politique."Comme la quasi totalité des gens, je suis resté sur ma faim : on s'attendait à un autre discours, à une analyse sereine de la situation qui a prévalu dans le pays ces deux derniers jours et qui a provoqué tant de pertes en vies humaines et matérielles", a déclaré Jerry Tardieu, député de Pétionville.
Des discussions entre les blocs parlementaires sont en cours pour déterminer la suite à donner à la crise. Certains élus exigent la démission immédiate du Premier ministre, déjà très critiqué avant la prise de cette mesure controversée.