L'Etat haïtien a porté plainte lundi contre les personnes impliquées dans l'affaire Petrocaribe, trois jours après la publication par la Cour supérieure des comptes d'un premier rapport sur la gestion de cette aide de plus de deux milliards de dollars.
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"L'Etat a porté plainte pour la dilapidation des fonds. Il y a des gens qui ont été indexés dans le rapport et on en a tenu compte parce que, comme je l'ai dit, la première victime de la dilapidation, c'est l'Etat haïtien", a annoncé le Premier ministre Jean-Henry Céant. "Il n'y a rien de sorcier et ça n'est pas exceptionnel que nous ayons porté plainte", a-t-il ajouté, tout en refusant de nommer les personnes ciblées.
Considéré comme une source de gaspillage et de corruption, ce fonds a donné lieu en 2016 et en 2017 à deux enquêtes sénatoriales. Depuis l'été 2018, le mouvement citoyen "Petrocaribe Challenge" a multiplié les manifestations, poussant la Cour supérieure des comptes à lancer un audit.
La présidence n'a pas réagi à ce stade au contenu du rapport de la Cour supérieure des comptes qui travaille déjà à l'élaboration d'un second audit sur une autre série de projets financés par le même fonds Petrocaribe. La perception de la corruption en Haïti continue de s'aggraver, et Transparency International a fait reculer la semaine dernière le pays à la 161e place sur 180. Le pays était 157e l'année précédente.
Gaspillage et corruption
Des procédures sont examinées par la justice afin de faire toute la transparence sur l'utilisation de fonds prêtés par le Venezuela à Haïti depuis 2008. Depuis douze ans, Haïti bénéficie en effet du programme Petrocaribe mis en place à l'initiative de l'ancien président vénézuélien Hugo Chavez, qui a permis à plusieurs pays d'Amérique latine et des Caraïbes d'acquérir des produits pétroliers à un prix avantageux.Considéré comme une source de gaspillage et de corruption, ce fonds a donné lieu en 2016 et en 2017 à deux enquêtes sénatoriales. Depuis l'été 2018, le mouvement citoyen "Petrocaribe Challenge" a multiplié les manifestations, poussant la Cour supérieure des comptes à lancer un audit.
Rapport d'audit
Le rapport d'audit remis jeudi au Parlement détaille, sur plus de 250 pages, les violations des principes de gestion de base relevées dans les contrats signés par les six gouvernements qui se sont succédé entre 2008 et 2018. Une quinzaine d'anciens ministres et de hauts fonctionnaires ont notamment été épinglés, de même qu'une entreprise dirigée à l'époque par l'actuel président Jovenel Moïse.La présidence n'a pas réagi à ce stade au contenu du rapport de la Cour supérieure des comptes qui travaille déjà à l'élaboration d'un second audit sur une autre série de projets financés par le même fonds Petrocaribe. La perception de la corruption en Haïti continue de s'aggraver, et Transparency International a fait reculer la semaine dernière le pays à la 161e place sur 180. Le pays était 157e l'année précédente.