Rues désertées, barricades enflammées dressées aux carrefours stratégiques: les principales villes haïtiennes étaient sous tension lundi alors qu'un appel à la grève a été lancé sur les réseaux sociaux pour dénoncer la pénurie de carburants.
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A Port-au-Prince, comme dans d'autres villes du pays, les stations essence ont désormais stoppé toute distribution, faute de stocks disponibles ou à cause des affrontements causés par les fortes affluences. "On a été obligés de se battre dans les dernières stations qui distribuaient de l'essence : tous ces coups de gallons qu'on s'est donné les uns les autres, on n'en peut plus donc on observe une journée de grève", témoigne Mathurin Gédéon, chauffeur d'un pick-up qu'il utilise pour le transport en commun dans la capitale haïtienne.
Le réservoir de son véhicule étant à sec depuis plusieurs jours, il n'a plus aucune rentrée d'argent pour subvenir aux besoins de sa famille. "C'est la première fois en quinze ans que je vois ça, on est vraiment paralysés", poursuit-il. "Les chauffeurs de taxi-motos peuvent acheter un peu d'essence au marché noir car eux peuvent répercuter ça sur le prix de leur course. Nous, on ne peut pas car nos passagers n'ont pas les moyens et ils refusent de payer plus", se résigne Mathurin Gédéon.
Au cours du week-end, la police a procédé à une dizaine d'arrestations et saisi plusieurs barils de carburants stockés illégalement dans des propriétés privées. Des tirs sporadiques ont été entendus lundi dans plusieurs quartiers de Port-au-Prince et un supermarché a été incendié en centre-ville. A la mi-journée lundi, le BMPAD (bureau de monétisation des programmes d'aide au développement) qui est l'organisme public haïtien qui régule le marché des produits pétroliers, s'est voulu rassurant. Ignace Saint-Fleur, son directeur général, a précisé à l'AFP que quatre cargaisons de carburants sont prévues d'ici la fin du mois de septembre pour un volume qui représente la consommation moyenne du pays sur un délai de trois semaines.
Le réservoir de son véhicule étant à sec depuis plusieurs jours, il n'a plus aucune rentrée d'argent pour subvenir aux besoins de sa famille. "C'est la première fois en quinze ans que je vois ça, on est vraiment paralysés", poursuit-il. "Les chauffeurs de taxi-motos peuvent acheter un peu d'essence au marché noir car eux peuvent répercuter ça sur le prix de leur course. Nous, on ne peut pas car nos passagers n'ont pas les moyens et ils refusent de payer plus", se résigne Mathurin Gédéon.
Tirs sporadiques
Parmi les nombreux piétons qui circulent sur les trottoirs de la capitale, beaucoup transportent un gallon jaune, objet devenu le symbole de la pénurie d'essence qui touche le pays depuis plus de trois semaines. Watson Auguste a, lui, trouvé de quoi remplir son récipient en payant quatre fois le tarif officiel. "Les policiers battent les gens qu'ils croisent dans les rues avec un gallon d'essence. Hier, ils m'ont volé mon bidon comme ça", assure le jeune homme.Au cours du week-end, la police a procédé à une dizaine d'arrestations et saisi plusieurs barils de carburants stockés illégalement dans des propriétés privées. Des tirs sporadiques ont été entendus lundi dans plusieurs quartiers de Port-au-Prince et un supermarché a été incendié en centre-ville. A la mi-journée lundi, le BMPAD (bureau de monétisation des programmes d'aide au développement) qui est l'organisme public haïtien qui régule le marché des produits pétroliers, s'est voulu rassurant. Ignace Saint-Fleur, son directeur général, a précisé à l'AFP que quatre cargaisons de carburants sont prévues d'ici la fin du mois de septembre pour un volume qui représente la consommation moyenne du pays sur un délai de trois semaines.