Euro 2020 de handball : "Je suis si fière d'être en finale pour ma famille", confie la Guadeloupéenne Méline Nocandy

Méline Nocandy la Guadeloupéenne et Béatrice Edwige la Guyanaise reviennent sur la demi-finale sans faute face à la Croatie. Victoire 30/19 et finale dimanche contre la Norvège. Seul bémol de la soirée la blessure de la Guadeloupéenne Orlane Kanor au genou. Mais rien ne semble les arrêter.

Outre-mer la 1ère : Je suppose que vous devez être hyper contente être en finale, une première pour vous
Méline Nocandy : Oui je suis hyper contente et fière d’être arrivée jusque-là. Mais sur le coup je n’ai pas réalisé car il n’y avait pas de public et c’était un peu bizarre d’être en finale sans personne autour. Même si on sait que toute la France nous soutient c’est autre chose quand il y a du public. Mais je suis hyper contente pour ma famille et fière aussi pour elle d’être en finale.

Toute la France mais aussi les Antilles vous soutiennent, vous avez des retours ?
C’est toute la Guadeloupe, les Antilles qui me soutiennent. J’ai reçu plein de messages de tous les gens que je connais et même ceux que je ne connais pas. Je sais qu’il y a ma famille et qu’il y a plein de personnes qui me suivent et ça me rend fier pour eux. Tant que j’arrive à leur transmettre ce plaisir c’est bien.

Vous avez encore augmenté votre temps de jeu dans ce match, Olivier Krumbholz vous fait de plus en plus confiance, vous lui rendez bien ?
J’ai la confiance du coach, ça fait maintenant un an et demi que je suis en équipe de France et il m’utilise comme il veut et ça ne me dérange pas. Aujourd’hui j’ai beaucoup joué mais s’il ne me fait jouer qu’une minute ça ne me dérange pas non plus. C’est comme ça qu’il coache et il nous dit de lui faire confiance. On a des résultats comme ça donc tant que ça marche je ne vais pas me plaindre et si je peux aider l’équipe je le fais.

L'équipe de France a effectué une première mi-temps extraordinaire, 10 buts d’avance à la pause, tout était parfait ?
La première mi-temps on les a prises très au sérieux, on a préparé le match comme si c’était une finale, on savait que c’était une équipe très atypique dans tous les secteurs du jeu. On a essayé d’être très concentrées par rapport aux autres matchs et d’assurer de la première à la dernière minute. On est contentes d’avoir produit cette première mi-temps surtout par rapport au match d’avant contre la Suède. Mais on est contentes d’avoir aussi été constantes pendant tout le match.

Maintenant vous avez une médaille autour du cou...
Oui mais une finale ça se gagne, on va étudier le jeu des norvégiennes mais on va rester concentrées et continuer sur ce qu'on sait faire. On est déjà dans le match et on n’a pas trop fait la fête ce soir.

Béatrice Edwige contrôle la Croate Valentina Blazevic

 

Lors de la conférence de presse à l'issue de la rencontre, Béatrice Edwige, la pivot guyanaise, a elle aussi confié son bonheur d'être en finale, pour elle comme pour tous les membres de l'équipe. 
  

Quel est le sentiment qui prédomine ce soir Béatrice ?
C’est tellement bien de voir Olivier heureux comme ça, il est comme le père ou le grand-père de toutes les vingt filles. Quand nous le voyons comme ça, nous avons beaucoup de chaleur dans nos cœurs.
Pour être honnête on pensait commencer avec une défense alignée en 0/6 mais Olivier nous a dit "non, on débute avec une 1/5 avancée". Et on a ouvert grand nos yeux en nous demandant ce qui se passait. Mais je pense que c’était une bonne solution parce que les Croates ne s’y étaient pas du tout préparées.

On vous sent monter en puissance depuis le début de ce tournoi, et surtout être extrêmement relâchées ?
On a eu un premier match vraiment difficile et on nous a demandé d’être plus souriantes, plus relâchées, plus détendues. C’est ce que l’on a fait dès notre deuxième match. On est petit à petit montées en puissance, on n’a pas voulu brûler les étapes et on a réglé point par point ce qui n’a pas été. On a gardé cette ligne de conduite sur tous les autres matchs, dès que l’on voyait un point qui n’allait pas, on a essayé de le régler. Oui on a été souriantes et joyeuses tout en étant sérieuses dans le travail. C’est ce qui a toujours fait notre force, on peut passer du rire et très vite au sérieux. Il n’y en pas beaucoup qui peuvent le faire.

Et de 6 matchs gagnés disent les filles

 

Avez-vous déjà fêté la qualification ou êtes vous déjà dans la préparation ?
On a fêté ça sur le terrain, mais je crois qu’à la sortie du banc, on commençait déjà à dire à tout le monde "on n’oublie pas récup, bains froids et massages !". Certaines doivent continuer leur protocole de récupération. C’est important que l’on accepte que l’on soit en finale, que l’on profite de ce moment-là. Mais dès ce vendredi soir on se met en mode finale et travail. On sait que les 24 heures de samedi vont être primordiales. On sait qu’on va devoir beaucoup travailler, notamment sur la vidéo.