Ca sentait le match piège face à l'Espagne et les bleues ont failli tomber dedans. Les coéquipières de la Guadeloupéenne Méline Nocandy ont assuré l’essentiel avec une victoire d’un tout petit but 26/25. Elles peuvent désormais se projeter dès ce vendredi avec le choc contre la Russie
Carlos Viver le coach espagnol s’empressa, sportivement, de mettre les choses au point sur cette défaite de ses filles face à l’armada bleue. "Je pense que la France est une grande équipe, et elle peut vraiment être une des équipes qui peut gagner cet Euro. Je la félicite, et lui souhaite bonne chance pour la suite du championnat. "
Les bleues étaient prévenus : contre l’Espagne ça peut être atypique et ce match l’a été. En première période les coéquipières d’Orlane Kanor déroulent, ça va vite, tout s’enclenche bien. Océane Sercien Ugolin y va même de son petit but à l’affut d’une mauvaise relance espagnole, mais les Françaises savent aussi combiner et offrent de superbes attaques placées avec leur fameuses croisées devant le but. Et puis il y a aussi le talent, celui de Méline Nocandy, qui s’offre un but toute seule avec une feinte diabolique qui trompe la défense espagnole.
Frayeurs incontrôlées
Tout semblait bien fonctionner, et d’un seul coup patatras, la machine dérape. Que s’est-il passé face aux vice-championnes du monde ? Malgré un avantage de six buts à la pause, on sentait déjà des grains de sable venir gripper la machine bleue.
Méline Nocandy livre sa première analyse à chaud juste après le match :" Olivier le coach nous avait prévenues que dans les six dernières minutes de la première mi-temps on commençait redescendre en défense, et on a continué en deuxième mi-temps. Heureusement les arrêts d’Amandine (Leynaud) nous maintiennent en vie. "
En deuxième mi-temps on n’a pas remis l’impact qu’on mettait au début du match en défense et ça nous a perturbées
Ce que résumait aussi fort bien Béatrice Edwige, la Guyanaise, pivot de l’équipe de France lors de la conférence de presse quelques instants plus tard : "Nous avons bien joué en première mi-temps, en défense comme en attaque. En milieu de deuxième mi-temps ça a commencé à aller moins bien et particulièrement en défense. Mais je pense que ça ne sert à rien de savoir ce qui s’est passé dans ces quinze minutes. Maintenant nous voulons juste penser au prochain match contre les Russes."
Tout donner contre la Russie
Comme dans le même temps les Russes se faisaient peur aussi contre le Monténégro, victoire 24/23, les Françaises ont su passer très vite sur le match qui les attend moins de vingt-quatre heure après cette victoire. " On a réussi à gagner et ce n’était pas facile, on s’est fait rattraper à la fin du match. Après ce sont deux points de plus et il est très important de les avoir pris. Les matchs qui arrivent vont être encore plus difficiles donc on est contentes, " confirme Méline.
« La Russie ce sera très important, on va tout donner et on verra bien ce qui se passera dans les jours qui suivront. Car n’oublions pas les Russes vont jouer aussi contre le Danemark mardi, ça reste ouvert quoiqu’il arrive » continue-t-elle. La guadeloupéenne formée à Zayen La, le club de Morne-à-l’Eau, ne joue pas encore des matchs entiers. Mais elle donne des signes de confiance à son entraineur, encore sur ce match contre l’Espagne où elle prit ses responsabilités.
C’est vrai que je n’ai que quelques minutes de jeu par match mais Olivier m’utilise comme il a envie. C’est lui le coach, je prends ce qu’il y a prendre. Si je peux aider l’équipe, tant mieux.
Méline pourra prendre exemple sur Orlane Kanor, auteure d’un but décisif dans le money time, ou bien encore sur Alexandra Lacrabère. L’expérimentée joueuse (33 ans) de Fleury Loiret avait démarré cet Euro sur des bases moyennes, elle a su élever le ton dans ce match, emmener ses troupes au combat en lâchant les chevaux aussi bien en défense qu’en attaque.
« On a su gagner dans la difficulté, on a du caractère et de la solidarité sur ce match. On a su rester lucides à la fin sur des ballons qui auraient pu nous faire mal. Il ne faut pas oublier que la Russie a eu un gros match et a galéré contre le Monténégro, donc on est dans la même configuration. Elles ont un tout petit peu plus de temps de repos que nous mais on ne va pas se cacher derrière ça et on va leur mettre la pression. On sait que les jambes sont contrôlées par la tête, avec l’euphorie et quand la tête va, tout roule », analyse-t-elle en zone mixte
Les bleues ont sans doute une idée derrière la tête pour faire dérailler la machine russe. Le combat sera âpre du côté d’Herning, à 18 h 30, au moment où les Danois passent à table avant de voir leurs favorites plus tard dans la soirée lors du derby scandinave Danemark / Suède. Les deux cadors du groupe 1, avec le Danemark, s’affrontent donc avec comme enjeu pour l’équipe qui gagne, la clef qui ouvre quasiment les portes de la demi-finale.