Handball : Béatrice Edwige va quitter Metz en beauté

Sauf énorme surprise, les handballeuses de Metz vont remporter leur 23e titre de championnes de France de handball, le quatrième consécutif, face à Nice, dimanche aux Arènes, où la Guyanaise Béatrice Edwige jouera son dernier match. 
Le pivot de l'équipe de France rêvait d'offrir la Ligue des champions au club qui l'a fait changer de catégorie, avant de rejoindre la grosse écurie hongroise de Györ. Mais les "Dragonnes" ont manqué leur premier Final Four à Budapest le weekend dernier. Metz a perdu en demi-finale contre les Russes de Rostov et ce sont les futures coéquipières d'Edwige qui ont soulevé le trophée pour la troisième fois d'affilée.
 

Terminer sur une bonne note

La finale du Championnat, puis celle de la Coupe de France dans huit jours à Bercy contre le grand rival Brest, lui offrent deux nouvelles occasions de "finir sur une superbe note pour partir l'esprit léger". A moins d'un effondrement plus qu'improbable, la première est dans la poche grâce à la très large victoire de l'aller sur la Côte d'Azur (33-21) mercredi, le surlendemain du retour de Hongrie.  
 

Club "familial"

Arrivée en Lorraine il y a trois ans, en provenance de Nice, Béatrice Edwige y a pris une dimension qu'elle-même n'envisageait pas lorsqu'elle jouait au modeste club de Dijon (2009-2014). "Au départ, je ne me voyais même pas faire du hand professionnel. Je ne savais pas que la Ligue des champions existait dans le handball", explique la joueuse, âgée de 30 ans. A Metz, dans un club qu'elle décrit comme "familial au niveau de la structure mais très professionnel dans son équipe première et son staff", sa carrière a changé de trajectoire.
 

Le fait de côtoyer des joueuses de haut niveau, d'avoir un coach archi performant (Emmanuel Mayonnade), qui a cru en moi en attaque, qui est allé contre l'avis de certains, tout ça m'a permis de progresser.

 

"La meilleure défenseuse du monde"

Pour le sélectionneur des Bleues, Olivier Krumbholz, elle est devenue tout simplement "la meilleure défenseure du monde". "Béatrice a eu une progression exceptionnelle dans la deuxième partie de sa carrière. Elle a profité de son passage à Metz et de la réussite de l'équipe de France", dit l'entraîneur, lui-même messin.

Avant d'opter pour le hand, Edwige s'était essayée à l'athlétisme, et cela se voit sur le terrain. "Elle a énormément de qualités physiques. Elle a beaucoup travaillé, elle s'est remise en cause, elle a accepté de perdre un peu de poids, même si elle n'a jamais été en surcharge, elle est au summum de sa forme, extrêmement affutée", dit Krumbholz.
 

Départ pour Györ

Longtemps, "elle a longtemps été identifiée comme une joueuse en difficulté en attaque", ajoute l'entraîneur. Mais ces dernières années, elle est aussi devenue une arme offensive. "Elle profite bien d'avoir comme partenaire Grâce Zaadi, qui est un grand pourvoyeur de ballons pour les pivots", souligne Krumbholz.

Dès cet été, Edwige va rejoindre le meilleur club d'Europe, Györ, où elle devra trouver sa place dans ce qui ressemble à un All Star du hand féminin et où elle retrouvera deux compatriotes, la gardienne Amandine Leynaud, déjà au club depuis une saison, et Estelle Nzé-Minko, venue d'une autre équipe hongroise, Siofok. Mais pour le moment, elle préfère faire les choses dans l'ordre. "Je n'ai pas envie de tout mélanger. J'attendrai que la finale de la Coupe de France soit passée pour me préoccuper de ce qui se passe à Györ", dit-elle.