Handball: le guadeloupéen Didier Dinart continue malgré le fiasco de l'Euro

Le sélectionneur des Bleus Didier Dinart, le 20 janvier 2018 à Zagreb (Croatie).
Malgré le fiasco de l'élimination au premier tour de l'Euro, le guadeloupéen Didier Dinart restera aux commandes de l'équipe de France de handball pour tenter de décrocher un billet pour Tokyo au tournoi de qualification olympique de Paris-Bercy du 16 au 19 avril.
Au lendemain de la défaite fatale contre la Norvège, intervenue deux jours après celle contre le Portugal, le directeur technique national Philippe Bana a écarté "l'idée un peu facile qui consisterait à dire que les coachs sont des kleenex plutôt que des bons vins", lors d'un point-presse à Trondheim. "C'est un échec collectif qu'on assume tous".

Avec deux billets disponibles pour quatre participants, l'objectif est bien sûr atteignable, mais face à des concurrents qui pourraient être la Croatie, une équipe africaine et un Européen de bon niveau (comme la Slovénie ou... le Portugal), le risque de l'absence aux Jeux est bien réel car la France, comme l'a dit Valentin Porte pendant l'Euro, "ne fait plus peur".
 

Changements de détails

 

L'équipe de France n'est pas un Terminator qu'il suffit de poser sur le terrain pour gagner. La marge qu'on a possédée, avec des bancs très forts, a diminué.
- Philippe Bana, directeur technique national


La Fédération a jugé que le temps n'était pas venu d'une révolution, même si chacun a pu faire le constat du gouffre qui s'est ouvert pendant cet Euro entre le talent individuel indéniable des joueurs et la qualité insuffisante du jeu proposé, surtout en attaque.

"Quand il faut la faire (la révolution, ndlr), on sait la faire, ça ne me paraît pas être la question du moment", a dit Bana, qui n'avait pas hésité à se séparer du sélectionneur des femmes Alain Portes pour rappeler Olivier Krumbholz à quelques mois des Jeux de Rio, mais dans un contexte très différent de conflit entre l'entraîneur et certaines joueuses.

En poste depuis 2017 avec Guillaume Gille comme adjoint, Dinart a admis qu'il y avait "toujours des choses à améliorer" mais n'a donné aucun exemple des changements à venir, avouant être encore "dans l'émotion et pas dans la réflexion" qui aura lieu un peu plus tard mais "pas en public".
 

"Tokyo, juge de paix" 

Bana, lui, a fourni quelques pistes. Elles concernent des éléments de détails: les Bleus vont par exemple rester ensemble un moment à la maison du handball à Créteil après leur retour en France mercredi, au lendemain du dernier match sans enjeu contre la Bosnie, au lieu de se séparer tout de suite à la descente de l'avion. Ils prendront dix jours pour préparer le tournoi de qualification olympique d'avril.

"La haute performance, ce ne sont pas des coups de hâche permanents. C'est une oeuvre d'art, un tableau impressionniste, tu mets un point là, un autre là et à la fin ça a une gueule. Si tu rates deux points, tu ne vois pas le tableau", a expliqué le directeur technique national.

L'éventuel renouvellement des cadres n'interviendra pas avant l'été. "La respiration est olympique. Le handball inspire avant les Jeux et expire après. On a grillé un joker très important, mais le juge de paix c'est Tokyo", a dit le dirigeant.