Le premier match est prévu à guichets fermés au Palais des sports Ghani-Yalouz (environ 3.000 places en configuration handball), l'antre des Bisontines qui évoluent en première division. De quoi réjouir la capitaine et ailière gauche Coralie Lassource après des Jeux de Tokyo disputés à huis clos. "Avoir une salle pleine à craquer, ça permet de se donner encore plus sur le terrain et ça va donner un engouement incroyable au match", explique la Martiniquaise à l'AFP.
Trois Antillaises : Lassource, Nocandy et Sercien-Ugolin
La Brestoise de 29 ans, promue capitaine après le forfait de Siraba Dembélé pour les JO, fait partie des joueuses les plus expérimentées d'une équipe rajeunie avec des novices. Dans le groupe de 20 joueuses retenues, dix ne comptent aucune sélection. Seules six championnes olympiques sont présentes : Coralie Lassource donc, ainsi que l'ailière gauche Chloé Valentini, l'arrière gauche Kalidiatou Niakaté, la demi-centre guadeloupéenne Méline Nocandy, la pivot Pauletta Foppa et l'arrière droite Océane Sercien-Ugolin.
"L'idée, c'était de convoquer la meilleure équipe possible en tenant compte de la demande de certaines joueuses d'être ménagées. Mais on a un noyau qui a 'performé' aux Jeux olympiques", assure à l'AFP le sélectionneur Olivier Krumbholz. "Notre travail consiste à personnaliser au maximum les parcours, ce que l'on fait cette semaine. Je rappelle que deux des meilleures joueuses russes, (Daria) Dmitrieva et (Anna) Vyakhireva, ont arrêté leur activité momentanément ou définitivement. On parle de burn-out depuis un moment... Il y a des indicateurs forts qui prouvent que l'on doit prendre soin de nos joueuses et ne pas systématiquement se fixer que le résultat immédiat", poursuit le patron des Bleues, contraint de composer sans ses gardiennes Cléopatre Darleux et Amandine Leynaud. La première est laissée au repos. La seconde a mis un terme à sa carrière internationale après la victoire devant la Russie (30-25) en finale à Tokyo.
Effet de surprise
Mais la cage reste bien gardée, avec notamment Laura Glauser, championne d'Europe en 2018 et vice-championne olympique en 2016. L'ex-Messine, 28 ans, doit néanmoins retrouver confiance, car elle joue peu en club avec Györ (Hongrie), où ses concurrentes sont la Norvégienne Silje Solberg et... Leynaud. "La première idée, c'est de relancer Laura Glauser. Mon objectif personnel, c'est qu'elle soit une très grande gardienne, N.1 ou N.2, aux JO de 2024", explique Krumbholz. Ces matches sont aussi l'occasion d'identifier d'autres prétendantes pour l'événement olympique à Paris dans moins de trois ans, voire pour le Mondial en décembre. "On n'aura eu que deux ou trois jours pour les préparer mais on se fait fort de présenter une équipe un peu commando. C'est un défi cette semaine, mais on compte bien le relever", ajoute le sélectionneur.
Un double défi largement à la portée des Bleues, même remaniées, sur le papier. Les Tchèques sont certes coachées par Jan Basny, qui a entraîné plusieurs clubs français (Nantes, Besançon...), mais elles ont été éliminées dès la phase de groupes de l'Euro-2020 avec zéro pointé au compteur. Les Ukrainiennes, que les Françaises affronteront à Soumy (nord-est), ne se sont elles pas qualifiées pour un grand tournoi depuis l'Euro-2014 (dernière place). Cela reste "deux matches pièges" pour Lassource. "Mais avec une équipe rajeunie, on peut plus créer un effet de surprise", conclut la capitaine.