La rentrée scolaire a été marquée par une hausse de recensement du harcèlement dans les établissements scolaires français. Pour faire face à cela, Elisabeth Borne ainsi que la plupart des ministres se sont exprimés afin de présenter diverses mesures.
" Mobilisation générale" de la part du gouvernement
Elisabeth Borne a appelé mercredi à une "mobilisation générale" dans la lutte contre le harcèlement, et promis que le gouvernement mènerait "une lutte implacable" contre ce "phénomène massif".
La Première ministre s'exprimait dans le cadre de la présentation du plan interministériel "contre le harcèlement à l'école et dans tous les lieux de vie de l'enfant", un sujet dont elle a fait une "priorité absolue" de la rentrée scolaire.
La Cheffe du gouvernement a également pointé du doigt le "cyberharcèlement" qui sévit tout autant les écoles et annonce vouloir "exclure les élèves harceleurs des réseaux sociaux" et renvoie aux "dispositions actuellement débattues au Parlement, dans le cadre du projet de loi pour réguler et sécuriser l'espace numérique".
La saisine du procureur sera désormais systématique en cas de signalement pour harcèlement, notamment grâce à une plateforme dédiée entre l'Éducation nationale et la Justice. Je souhaite également une saisine systématique des procureurs pour les plaintes.
Elisabeth BorneConférence de presse à Matignon
Mise en place de " cours d'empathie"
À l'occasion de ce discours prononcé depuis Matignon, la cheffe du gouvernement a levé le voile sur ce plan qui avait été programmé après le choc provoqué par le suicide d'une adolescente de 13 ans au printemps, Lindsay.
Parmi la série de mesures préparées, le gouvernement a décidé de faire du 3018, numéro d'aide d'urgence actuellement dédié au cyberharcèlement, le numéro unique de signalement, accompagné d'une application, contre deux numéros actuellement (le 3020 pour les familles et victimes, et le 3018 spécifiquement sur le cyberharcèlement).
Ce plan prévoit également la formation de tous les acteurs de la communauté éducative d'ici la fin du quinquennat, à la lutte contre le harcèlement. Plus globalement, tous les adultes intervenant auprès de mineurs, par exemple dans le sport ou en colonies, devraient se voir délivrer une formation sur ce sujet.
Le gouvernement souhaite également "développer la confiscation des téléphones, et permettre d'exclure les élèves harceleurs des réseaux sociaux".
Le ministre de l'éducation nationale, Gabriel Attal a lui annoncé la généralisation dans "le cursus scolaire" de "cours d'empathie" à partir de la rentrée 2024 sur le modèle de ce qui se pratique par exemple au Danemark.
"Dès la rentrée de janvier 2024, il y aura chaque semaine des cours d'empathie dans au moins une école pilote par département", a-t-il précisé.
Avant la conférence de presse, la Première ministre a entendu plusieurs témoignages d'élèves harcelés ou engagés dans des associations de lutte contre le harcèlement.
"Ce n'est évidemment pas des histoires simples à raconter. En parler c'est très important et vous engager aussi pour les autres, c'est aussi une très belle façon de se reconstruire", a conclu Mme Borne à l'issue de cette rencontre.