11 novembre: l'hommage aux soldats ultramarins morts loin de la France

A l'occasion des commémorations du 11 novembre, Emmanuel Macron inaugure ce lundi à Paris un monument pour les 549 militaires "morts pour la France", en opérations extérieures depuis 1963. Parmi eux, dix ultramarins. 
 
Ces représentants de "la quatrième génération du feu", comme l'appelle l'armée, sont morts sur 17 théâtres d'opération, dont 141 au Liban, 129 au Tchad, 85 en Afghanistan et 78 en ex-Yougoslavie. Le dernier nom inscrit sur ce mur est celui du brigadier-chef Ronan Pointeau, tué le 2 novembre au Mali, où sont déjà morts
23 soldats. Dans l'après-midi, quelque 600 proches des militaires morts pour la France sont attendus à la cérémonie d'inauguration du monument en leur honneur, au cours de laquelle Emmanuel Macron déposera une gerbe avant de prononcer une allocution, prévue à 16h45.
 

Des soldats ultramarins "morts pour la France" 

Nous avons recensé dix soldats originaires des Outre-mer morts en opérations extérieures qui figureront sur le mur du mémorial du parc André Citroën.Trois sont morts en Yougoslavie entre 1992 et 2011, cinq sont morts en Afghanistan entre 2004 et 2013 et deux au Mali et au Sahel entre 2013 et 2019. 

Voici la liste non exhaustive des soldats ultramarins "morts pour la France" en opérations extérieures: 

- Johnny Comtois, Caporal, nés à La Réunion 
- Marcel Amaru, Caporal, né en Polynésie 
- Palasète Sako, Sergent-chef, né en Nouvelle-Calédonie 
- Melam Baouma, Caporal, né en Nouvelle-Calédonie
- Antony Rivière, Caporal, né à La Réunion 
- Steve Cocol, Brigadier-chef, Guadeloupéen né dans l'Essonne
- Johan Naguin, Caporal, né à la Réunion 
- Alexandre Rivière, Caporal-chef, né à La Réunion 
- Albéric Riveta, 1ère Classe, né en Polynésie
- Mickaël Poo-Sing, Réunionnais né dans la Sarthe 
- Marc Martin-Vallet, Brigadier-chef, Martiniquais né en Seine-Saint-Denis
 

Un cercueil invisible

Le mémorial est une haute sculpture de bronze dans un espace tranquille du parc André-Citroën dans le XVe arrondissement de Paris. Il représente six soldats - cinq hommes et une femme - la tête recouverte d'un képi, d'un béret ou d'une casquette. Le visage grave, ils portent un cercueil... invisible.
    

Matérialiser le cercueil par le vide est la meilleure forme symbolique pour rendre hommage à nos soldats disparus
Stéphane Vigny, sculpteur


A côté, sur un mur, sont inscrits les noms de 549 militaires, dont deux femmes, tués par l'ennemi ou morts à la suite de blessures de guerre, de maladie ou d'accident au cours des "Opex", ces interventions des forces militaires françaises menées en dehors du territoire national depuis 1963, soit depuis la fin de la guerre d'Algérie.
 

La France n'oublie pas ceux qui sont morts pour elle. Elle n'oublie aucun de ses enfants. C'est notre devoir et notre honneur
Emmanuel Macron, le 13 juillet 2018 dans un discours aux armées


Il avait ce jour-là relancé le projet de monument initié par François Hollande, qui en avait posé la première pierre. Le chantier avait ensuite patiné plusieurs années, provoquant le dépit des familles et de militaires. Le ministère des Armées a financé le coût de sa construction à hauteur de 1,2 million d'euros.