Un homme aux origines réunionnaises se cacherait derrière les commentaires "ignobles" visant le policier tué sur les Champs-Elysées

Derrière le pseudo "Ernest Manurhin", auteur de commentaires "ignobles" sur les réseaux sociaux visant le policier tué jeudi sur les Champs-Elysées, se cacherait Pierre-Marie Payet. L'homme aux origines réunionnaises a déjà été condamné pour "injures et provocation à la haine raciale."
Au lendemain de la mort d'un policier sur les Champs-Elysées jeudi, des messages homophobes et se félicitant de cet assassinat ont été publiés sur les réseaux sociaux. "Bonne nouvelle, le flic assassiné hier était en fait une grosse "jaquette", était-il notamment écrit par l'auteur. 

"Matthias Fekl, le ministre de l'intérieur, a souhaité que ces commentaires ignobles et intolérables ne restent pas impunis, raison pour laquelle il a saisi le procureur de la République de Nanterre au titre de l'article 40" du code de procédure pénale, a déclaré le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Pierre-Henry Brandet.


Derrière ce pseudo se cacherait Pierre-Marie Payet dont le grand-père est Réunionnais 

Cette saisine de la justice pour "apologie de crimes" et "provocation à la haine et à la violence en raison de l'orientation sexuelle" vise des commentaires postés le 22 avril sur les réseaux sociaux Facebook et Twitter par un internaute, dont le pseudonyme est "Ernest Manhurin", ainsi qu'une vidéo publiée sur Youtube.

Derrière ce pseudo se cacherait Pierre-Marie Payet, agé de trente et un ans, dont le grand-père est né à La Réunion et le père cadre historique du Front national en Picardie. Cet ancien rapeur est connu pour sa haine des homosexuels et a été condamné à de la prison ferme pour "injure publique et provocation à la haine raciale" en 2014. 

"Entre 18 et 25 ans, j'ai fait trois ou quatre ans de taule. J'ai passé mon enfance à Amiens, j'étais en mal de repère, je me suis retrouvé dans le rap et j'ai commencé à faire pas mal de conneries comme dealer du shit et d'autres trucs pas recommandables", a t-il confié au magazine les Inrocks. 

Ce pseudo "Ernest Manhurin" a été identifié sur les réseaux sociaux comme étant celui derrière lequel se cacherait Pierre-Marie Payet: 


Ces propos homophobes ont entrainé de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux: 

 


Ces attaques homophobes avaient préalablement fait l'objet de signalements auprès de la plate-forme Pharos (Plateforme d'Harmonisation, d'Analyse, de Recoupement et d'Orientation des Signalements), qui permet de signaler en ligne les contenus et comportements illicites de l'internet et de déboucher, le cas échéant, sur des poursuites judiciaires.

Un hommage national a été rendu mardi matin à la préfecture de police de Paris à Xavier Jugelé, tué jeudi lors de l'attentat sur les Champs-Élysées à Paris. Ce soir-là, peu avant 21H00, à trois jours du premier tour de l'élection présidentielle, une voiture s'était arrêtée à la hauteur d'un car de police garé dans le haut de la célèbre avenue. Le conducteur, Karim Cheurfi, Français de 39 ans, en était sorti et avait tiré à l'arme automatique de type kalachnikov contre le véhicule des forces de l'ordre, tuant Xavier Jugelé.

Etienne Cardiles, le compagnon de Xavier Jugelé, avait rendu un vibrant hommage à son compagnon assassiné. En reprenant les mots d'une personne durement frappé par le terrorisme, Antoine Leiris, le mari d'Hélène Muya-Leiris, tuée au Bataclan, Etienne Cardiles a fait le lien entre les différents attentats qui, depuis 2012. "Vous n'aurez pas ma haine", disait Antoine Leiris: "Une leçon de vie, reprend Etienne Cardiles, qui m'avait fait tant grandir qu'elle me protège aujourd'hui." Regardez: 

Une "marche de la colère policière" après la mort de Xavier Jugelé 

Plusieurs milliers de policiers ont appelé ce mercredi Emmanuel Macron et Marine le Pen à entendre leur "colère" face à la dégradation de leurs conditions de travail, en défilant à Paris jusqu'aux Champs-Elysées où Xavier Jugelé a été assassiné.

La marche, organisée en plein entre-deux-tours de la présidentielle, a commencé en début d'après-midi dans le quartier de Montparnasse par une minute de silence. En tête de cortège, les manifestants portaient une grande banderole noire en lettres blanches barrée du slogan "Policiers en deuil".