Il y a quarante ans se jouait un match historique : la finale de la Coupe d’Europe 1976 entre Saint-Etienne et le Bayern de Munich. Les Allemands avaient gagné 1-0, mais les Verts étaient devenus les héros de tout un pays. Parmi eux, le défenseur martiniquais Gérard Janvion.
Saint-Etienne avait ses stars, comme son attaquant-vedette Rocheteau ou son capitaine Larqué. Gérard Janvion n'était pas le joueur le plus médiatisé de cette équipe, mais il en a été l'un des piliers : 342 matchs sous le maillot vert entre 1972 et 1983 dont 43 en Coupe d'Europe, 8 buts marqués, 4 titres de champion et 3 Coupes de France avec l'AS Saint-Etienne.
Une génération unique
Le Martiniquais a fait partie de cette génération de jeunes issus du Centre de formation stéphanois, avec les Lopez, Synaeghel, Bathenay, Sarramagna, Santini, Merchadier. A partir de 1972, ils ont formé l'ossature de la nouvelle équipe montée par l'entraîneur Robert Herbin, avec l'appui de quelques joueurs d'expérience comme le gardien yougoslave Curkovic et le stoppeur argentin Piazza. Ce groupe vert a dominé le football français pendant une décennie, mais c'est sur la scène européenne qu'il a écrit sa légende.
Des qualifications héroïques
Dans le "Chaudron" du stade Geoffroy-guichard, baptisé ainsi en hommage à la ferveur du public stéphanois, Gérard Janvion a vécu les qualifications héroïques contre les Yougoslaves d'Hadjuk Split en 1975 (défaite 4-1 à l'aller, victoire 5-1 au retour !) puis contre les Soviétiques du Dynamo de Kiev en 1976 (défaite 2-0 à l'aller, victoire 3-0 au retour).
Janvion titulaire en finale
Gérard Janvion était bien sûr titulaire en finale à Glasgow à son poste habituel d'arrière droit, chargé du marquage individuel de l'ailier du Bayern Uli Hoeness, sacré champion du monde deux ans plus tôt avec la RFA. Un sacré client, mais "Doudou" Janvion a bien maîtrisé son adversaire. Le but allemand n'est pas venu d'une action de jeu mais d'un coup-franc, frappé en force par le spécialiste Roth, sur une petite passe de son capitaine le "Kaizer" Beckenbauer. Ce sera l'unique but du match.
Retour en images avec ce récit de France Ô :
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Descente des Champs-Elysées
Le défenseur martiniquais est sorti en larmes du terrain, comme plusieurs de ses coéquipiers. Les Stéphanois avaient un peu retrouvé le sourire le lendemain. Malgré la défaite, ils ont descendu l'avenue des Champs-Elysées envahie par une foule de supporters : une initiative de la radio France Inter. Gérard Janvion a pris place dans une petite Renault 5 décapotable, aux côtés de Christian Lopez, qui les a emmenés jusqu'au Palais de l'Elysée, où ils ont été reçus par le président Valery Giscard d'Estaing.
L'apogée des Verts
Janvion jouera beaucoup d'autres grands matchs européens, notamment avec Michel Platini entre 1979 et 1982, mais n'atteindra plus jamais la finale. Cette défaite face au Bayern restera l'apogée de l'aventure européenne des Verts.