Après Saint-Martin mardi, Emmanuel Macron se rend mercredi au chevet de Saint-Barthélemy avec pour priorité affichée le "retour à la normale" et une reconstruction exemplaire des deux îles antillaises ravagées par l'ouragan Irma. Le chef de l'Etat a passé la journée et la nuit à Saint-Martin.
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Le chef de l'Etat a passé la journée et la nuit à Saint-Martin au domicile d'un gendarme, selon les journalistes présents sur place. Il doit se rendre ce mercredi à Saint-Barthélemy où les vols commerciaux reprennent. A Saint-Martin, Emmanuel Macron a dit être venu "pour rassurer, consoler et entendre la colère" des habitants, encore palpable, près d'une semaine après l'ouragan.
Emmanuel Macron, qui a participé dans la soirée à une patrouille avec les forces de l'ordre, a souhaité un désarmement de l'île, ne jugeant "pas normal" qu'il y ait "autant d'armes en circulation" à Saint-Martin, "un problème endémique".
En attendant ce retour à la normale, un acheminement de l'eau aura lieu à des point fixes, a précisé le président de la République. Les lieux et les heures de rendez-vous seront connus grâce à la radio et par mégaphone.
Les ponts aériens et maritimes ont repris pour évacuer les personnes les plus vulnérables et acheminer du fret et des vivres (85 tonnes de nourriture, un million de litres d'eau et 2,2 tonnes de médicaments déjà acheminés).
Pour accélérer les évacuations, Airbus affrètera mercredi avec la Croix-Rouge un A350 de Paris vers Point-à-Pitre avec du matériel (station de purification eau, lampes solaires, groupes électrogènes, etc.), et rapatriera 200 sinistrés. Un vol supplémentaire d'Air France est aussi prévu jeudi.
Un fonds d'urgence sera également mis en place par le gouvernement pour l'indemnisation de trois catégories de personnes : "celles qui ont tout perdu, celles qui sont au chômage technique et les entrepreneurs pour redémarrer leur activité", a précisé le chef de l'Etat. Un guichet unique sera déployé pour faire face aux défis du quotidien. "Nous travaillons avec les réseaux bancaires pour que tout puisse se faire rapidement", a jouté le président.
Philippe Gustin, le délégué interministériel va rester sur place pour organiser la reconstruction. Cela passera par un diagnotic qui sera plannifié dans les mois qui viennent. "Nous allons faire le maximum pour que cette reconstruction se fasse vite. Je bousculerai les procédures. Je ne souhaite pas que Saint-Martin soit reconstruite à l'identique. Il faut construire une île de Saint-Martin exemplaire, aux normes environnementales. Je veux que des projets phares soient réalisés, sur ces avants-postes, ces terres, les premières victimes (du déréglement climatique NDLR)", a déclaré le président.
"Saint-Martin renaîtra. Il faut construire un avenir pour Saint-Martin. Dans quelques mois je reviendrai à vos côtés pour suivre cela", a conclu Emmanuel Macron. Le chef de l'Etat l'a d'ailleurs confirmé lors d'un dialogue plutôt tendu, avec une habitante. Cet échange capté par nos confrères de Radio France est assez surréaliste :
- "Revenez dans six mois, et si c'est reconstruit, je vous appellerai "Monsieur le président". Mais je vous préviens, je suis une chieuse"
- "ça se voit un peu, mais ne changez pas pour autant", répond le président dans un sourire.
Action et bilan
Le chef de l'Etat a donné une conférence de presse dans la nuit à Saint-Martin. En Guadeloupe, il avait déjà donné quelques précisions sur l'action de l'Etat pour "un retour à la normale" le plus rapide possible. Sur l'île meurtrie par le cyclone Irma, le président a précisé ces actions destinées à faire renaître Saint-Martin. Concernant le bilan, le président a expliqué qu'il sera établi définitivement "dans les prochains jours en terme de victimes et de dégâts".Ordre public
La priorité, c'est le retour à une vie normale dans l'île, a martelé le chef de l'Etat. Concernant les forces de police, de gendarmerie, de l'armée qui viennent de l'Hexagone et de Guyane, ils sont 2 000, a précisé le président et seront 3 000 d'ici à la fin de la semaine. Chaque jour, une réunion se tiendra sur place pour garantir l'ordre public à Saint-Martin où "la nuit sans électricité est dangeureuse".Emmanuel Macron, qui a participé dans la soirée à une patrouille avec les forces de l'ordre, a souhaité un désarmement de l'île, ne jugeant "pas normal" qu'il y ait "autant d'armes en circulation" à Saint-Martin, "un problème endémique".
La question de l'eau
Le 20 septembre, selon le président, les Saint-Martinois auront de l'eau, mais le système ne pourra fonctionner qu'à un tiers de ses capacités. Un retour à la normale est attendu à la fin du mois. Dans les toutes prochaines heures, du matériel américain arrivera pour permettre la mise au point d'un système de distribution d'eau efficace.En attendant ce retour à la normale, un acheminement de l'eau aura lieu à des point fixes, a précisé le président de la République. Les lieux et les heures de rendez-vous seront connus grâce à la radio et par mégaphone.
Mise en place de brigades
"Dès cette après-midi des jeunes du service militaire adaptée (SMA) sont arrivés", a ajouté Emmanuel Macron. Des jeunes du service civique vont également venir à Saint-Martin ainsi que des volontaires. L'ensemble va constituer des brigades volontaires pour venir en aide à la population, apporter les bonnes informations notamment sur l'eau. Ces brigades seront mises en place dans les tout prochains jours, a annoncé le chef de l'Etat.Déblaiement et téléphone
Le génie civil participera activement à ce déblaiement. Orange et les autres opérateurs continuent le travail pour remettre au point le système de réseau mobile et internet. Il s'agit là d'une demande forte de la population. Aujourd'hui 55% des connexions ont été rétablies.La santé
L'hôpital est en état de marche avec "des fonctionnaires mobilisés". "La mobilisation est exemplaire", souligne le président qui précise que "des médicaments sont en cours d'acheminement, en plus de ce qui a déjà été envoyé de la Guadeloupe". "Il faut absolument éviter la consommation d'eau croupie, utiliser des pastilles pour assainir l'eau", a ajouté Emmanuel Macron. Dès qu'un enfant est malade, il doit être envoyé rapidement à l'hôpital.Les ponts aériens et maritimes ont repris pour évacuer les personnes les plus vulnérables et acheminer du fret et des vivres (85 tonnes de nourriture, un million de litres d'eau et 2,2 tonnes de médicaments déjà acheminés).
L'école
Des tentes gonflables bien équipées et climatisées qui représentent une surface de 140 m2 pourront être déployées dès lundi prochain afin que les élèves puissent aller à l'école au moins quelques heures par jour. Certains professeurs ont quitté l'île. Une relève s'organise. Les enseignants pourront souffler, se remettre de leur "traumatisme" voire quitter l'île, et être remplacés par des volontaires en provenance de Guadeloupe, déjà mobilisés, a précisé le ministre de l'Education, Jean-Michel Blanquer.Rester à Saint-Martin
Il y a aujourd'hui environ 3 000 personnes qui ont quitté l'île, selon le président. D'autres personnes souhaitent partir et doivent se rapprocher des autorités. Le chef de l'Etat a déclaré que les départs se feraient de manière plus organisés, "dans le calme" et en faisant en sorte que les personnes ne patientent pas dans la chaleur. Emmanuel Macron a toutefois appelé la population à rester sur l'île afin de reconstruire Saint-Martin qui en a tant besoin. Regardez ci-dessous un extrait de son discours filmé par Nordine Bensmail (France Ô) :Pour accélérer les évacuations, Airbus affrètera mercredi avec la Croix-Rouge un A350 de Paris vers Point-à-Pitre avec du matériel (station de purification eau, lampes solaires, groupes électrogènes, etc.), et rapatriera 200 sinistrés. Un vol supplémentaire d'Air France est aussi prévu jeudi.
Indémnisation et suivi
L'association France victimes sera présente à Saint-Martin pour acheminer les dons et se déployer auprès des victimes. Il y aura une simplification des procédures sur les délais et les preuves. Un système d'avance sera mis en place notamment pour les petites entreprises.Un fonds d'urgence sera également mis en place par le gouvernement pour l'indemnisation de trois catégories de personnes : "celles qui ont tout perdu, celles qui sont au chômage technique et les entrepreneurs pour redémarrer leur activité", a précisé le chef de l'Etat. Un guichet unique sera déployé pour faire face aux défis du quotidien. "Nous travaillons avec les réseaux bancaires pour que tout puisse se faire rapidement", a jouté le président.
Retour à Saint-Martin
Philippe Gustin, le délégué interministériel va rester sur place pour organiser la reconstruction. Cela passera par un diagnotic qui sera plannifié dans les mois qui viennent. "Nous allons faire le maximum pour que cette reconstruction se fasse vite. Je bousculerai les procédures. Je ne souhaite pas que Saint-Martin soit reconstruite à l'identique. Il faut construire une île de Saint-Martin exemplaire, aux normes environnementales. Je veux que des projets phares soient réalisés, sur ces avants-postes, ces terres, les premières victimes (du déréglement climatique NDLR)", a déclaré le président."Saint-Martin renaîtra. Il faut construire un avenir pour Saint-Martin. Dans quelques mois je reviendrai à vos côtés pour suivre cela", a conclu Emmanuel Macron. Le chef de l'Etat l'a d'ailleurs confirmé lors d'un dialogue plutôt tendu, avec une habitante. Cet échange capté par nos confrères de Radio France est assez surréaliste :
- "Revenez dans six mois, et si c'est reconstruit, je vous appellerai "Monsieur le président". Mais je vous préviens, je suis une chieuse"
- "ça se voit un peu, mais ne changez pas pour autant", répond le président dans un sourire.
Echange tendu entre Emmanuel #Macron et Lila, une habitante de Grand-Case: "Je vais pas dire Monsieur le Président parce que je peux pas." pic.twitter.com/2q1vzcyYyW
— Gilles Gallinaro (@GallinaroG) 13 septembre 2017