Ilot Tromelin: pas de remise en cause de la souveraineté de la France

L'accord de cogestion de l'îlot Tromelin entre la France et l'île Maurice, qui doit être examiné le 18 janvier à l'Assemblée, ne remet pas en cause "la souveraineté de la France" sur ce petit territoire de l'océan Indien, assure le secrétaire d'État chargé du Commerce extérieur, Matthias Fekl.
Tromelin, bout de terre de 1 km2 à 520 km au nord de la Réunion, découvert par un navigateur français en 1722, est actuellement géré par l'administration des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF). Il couvre 280.000 km carrés de domaine maritime, ce qui en fait toute sa richesse.

Il ne saurait être question de remettre en cause la souveraineté de la France

Matthias Fekl répondait, lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, au député du Tarn Philippe Folliot (UDI), qui a demandé "le retrait du projet de ratification du traité de l'ordre du jour de l'assemblée". 
Selon ce dernier, le "projet de loi autorisant l'approbation de l'accord-cadre entre le gouvernement de la République française et le gouvernement de la République de Maurice sur la cogestion économique, scientifique et environnementale relative à l'île de Tromelin et à ses espaces maritimes environnants" est "scandaleux", "dangereux" et "déséquilibré" et pourrait être "le début du détricotage de notre domaine maritime".

Cet accord "vise à engager une coopération mutuellement bénéfique" entre la France et Maurice, et porte "sur quatre domaines bien précis: l'environnement, la pêche,
la météorologie et l'archéologie", a répondu Matthias Fekl.  "Il ne saurait bien sûr être question de remettre en cause la souveraineté de la France dans la région et sur Tromelin. Rien dans la mise en oeuvre de cet accord ne peut constituer une base de contestation de notre souveraineté", a-t-il affirmé, précisant que "toutes les garanties juridiques ont été prises".

"Ne laissons pas répandre l'idée que la France puisse, de quelque manière que ce soit, abandonner ses territoires et renoncer à sa souveraineté", a-t-il insisté, rappelant que l'accord, signé en juin 2010, a déjà été approuvé par le Sénat en 2012 et que la commission des Affaires étrangère de l'Assemblée nationale l'a voté à l'unanimité en 2013. Mais le texte avait ensuite été retiré de l'ordre du jour de l'Assemblée et n'avait pas été réintroduit.
A l'époque, le député Folliot, mais aussi la présidente du Front national Marine Le Pen, s'étaient faits l'écho des mêmes craintes à l'égard de la souveraineté de la France. Mardi, Marine Le Pen a réitéré ses inquiétudes, dénonçant dans un communiqué "un projet qui amputera le territoire national".