Alors que le Conseil constitutionnel s'est exprimé ce jeudi après-midi sur le projet de loi immigration du gouvernement en censurant largement le texte, le ministère de l'Intérieur a publié les chiffres provisoires de cette immigration sur l'année 2023.
Sur un panorama national, quelques chiffres ultramarins ressortent, notamment les titres de séjour. 126.751 sont détenus dans les départements et collectivités d'Outre-mer (DOM-COM), soit environ 3 % seulement des quatre millions de titres et documents provisoires de séjour en circulation en France fin 2023.
En regardant l'évolution, on s'aperçoit que ce chiffre est quasi stable par rapport à 2022 (-1,8 % dans les DOM, +1,6 % dans les COM), mais en hausse par rapport à 2019 (+6,6 %).
Le retour des touristes
Un autre chiffre qui reste quasiment stable, c'est le nombre de visas délivrés dans les DOM-COM qui s'élève à 14.462 en 2023 (soit +1,7 % par rapport à l'année précédente).
Le gros changement concerne en fait les raisons pour lesquelles des étrangers veulent se rendre dans les territoires d'Outre-mer. Après une chute liée au Covid-19, les visas touristiques sont redevenus en 2023 le premier type de visas délivrés dans les DOM-COM, avec une hausse de 65,7 % par rapport à 2022.
L'autre motif qui a plus que doublé est l'humanitaire (+57 %), même si dans l'absolu, cela ne représente que 190 visas délivrés en 2023.
À l'inverse, les demandes pour motif familial et les études ont fortement chuté entre 2022 et 2023, avec respectivement -65,1 % et -57,6 %, comme on le remarque sur cette infographie qui montre l'évolution des types de visas demandés dans les Outre-mer entre 2019 et 2023 :
Ces tendances sont différentes de celles de l'Hexagone où les titres étudiants sont quasi stables, et ceux pour motif familial en baisse de seulement 5 %.
Des demandeurs d'asile qui changent
Il existe également de fortes disparités en ce qui concerne les demandes d'asiles. Alors que les chiffres nationaux font état d'une hausse modérée de la demande d'asile (+7,5 %), le nombre de demandeurs a été multiplié par deux en Guyane et a baissé de 26 % à Mayotte en 2023.
Malgré les disparités, un même phénomène s'observe dans les deux territoires : l'origine des candidats à l'asile change, signalant l'apparition de nouvelles routes migratoires vers l'Europe.