L'événement, organisé dans le stade de Tsingoni, a réuni habitants, élus et représentants syndicaux, qui demandent au gouvernement la nomination d'un "médiateur" pour sortir de la crise.
Une intensification du mouvement
Les organisateurs ont appelé à "intensifier le mouvement", notamment au moyen d'une "grande manifestation" mardi à Mamoudzou, a déclaré un responsable des "Forces vives", Zaidou Bamana.
Depuis le 22 janvier, les militants des "Forces vives de Mayotte" bloquent plusieurs axes routiers dans ce département, le plus pauvre de France, excédés par l'insécurité permanente.
"On veut pouvoir circuler librement sur notre île, on n'en peut plus d'avoir peur", lance Laouia, qui porte, comme beaucoup, une robe noire et rouge aux motifs jaunes en fleurs d'ylang-ylang. Il s'agit de la tenue emblématique de Zena M'Dere, chef de file du mouvement des "Chatouilleuses" lors de la révolte des femmes en 1966 contre les autorités comoriennes. "C'est l'emblème de nos grands-mères, qui se sont battues pour rester avec la France", assure Laouia.
La loi Mayotte au cœur des problématiques
"Contre l'immigration massive et l'insécurité, nous voulons des mesures fortes dans le cadre de la loi Mayotte", lance pour sa part Zaidou Bamana, tout en estimant que "le mouvement ne doit pas durer un mois. En 2018, cela avait duré 44 jours et mis à terre l'économie mahoraise".
"La population mahoraise se sent de plus en plus méprisée par le gouvernement", déclare pour sa part le conseiller départemental Soula Saïd-Souffou.
"Pourtant, on sait que la France a des intérêts stratégiques dans l'océan Indien avec Mayotte. Si on laisse monter ce mépris, un sentiment anti-français va naître. Et ce n'est dans l'intérêt ni de la France, ni de Mayotte", a-t-il ajouté.