"J’essaie d’apporter mon expérience au quotidien" : Kingsley Coman, un Euro comme à la maison

Kingsley Coman lors d'une conférence de presse de l'équipe de France pendant l'Euro 2020/
À trois jours de l'entrée en lice des bleus dans l’Euro 2024 de football, Kingsley Coman s’est livré sur son état de forme, mais aussi sur la compétition. Après une saison ternie par les blessures, le Guadeloupéen compte bien retrouver les sommets lors de cette compétition.

Ce qui est certain, c'est que Kingsley Coman ne sera pas dépaysé cet été. Habitué aux rassemblements avec l’équipe de France, l’attaquant débutera la semaine prochaine sa quatrième grande compétition internationale, qui plus est en Allemagne, pays où il évolue depuis neuf ans. Là-bas, le virevoltant ailier est depuis plusieurs années devenu une référence à son poste. Pourtant, cette année n'a pas été sa meilleure. Plusieurs blessures aux genoux et aux adducteurs lui ont fait manquer une partie conséquente de la saison. Habituel titulaire au Bayern Munich, le Guadeloupéen n’avait plus foulé les pelouses depuis le 13 avril avant de rejoindre l’équipe de France. Pas de quoi inquiéter Didier Deschamps, le sélectionneur français, qui a fait de Coman l’un de ses cadres depuis plusieurs années. C’est donc naturellement que l’international aux 56 sélections s’est retrouvé dans la liste pour disputer l'Euro. Un Euro qui soulève beaucoup de questions pour le joueur : avec quel état de forme arrive-t-il et peut-il performer au plus niveau sur des pelouses qu’il connaît si bien ?

« Je me sens bien physiquement »

Interrogé en conférence de presse sur sa condition physique, Kingsley Coman a confirmé pouvoir prendre part aux rencontres : "Oui, je me sens bien physiquement, jour après jour cela avance. Je verrais ce que je peux faire, mais ce qui est sûr, c'est que je suis prêt à jouer 15 ou 30 minutes en me sentant très bien". Possible donc de voir le natif de Paris en sortie de banc pour dynamiser l’attaque dans les dernières minutes de match, bien que sa présence ce lundi 17 juin contre l’Autriche, le premier match des Bleus, soit remise en cause par un rhume. À l’inverse, une titularisation serait étonnante, puisqu'il n’a joué aucun de ses 56 matchs en Bleus en entier - record surprenant qu’il vient de battre -. Même si sa réathlétisation semble terminée, il arrive avec du retard sur le reste de l’équipe, et devrait garder son éternelle place de remplaçant. 

Coman, un joker de fin de match ?

Subissant une concurrence féroce avec Randal Kolo Muani, Ousmane Dembélé, le Guadeloupéen Marcus Thuram ou encore l’inévitable Kylian Mbappé, Kingsley Coman part donc pour être un remplaçant de luxe. Pas un problème pour lui qui a toujours eu ce rôle en équipe de France. "Nous avons une concurrence saine et nous sommes tous très amis", a indiqué le principal intéressé, insistant sur le bon état d’esprit du groupe. "Nous sommes confiants, apaisés et on rigole beaucoup. Nous sommes prêts à tous se battre les uns pour les autres."

En 27 matchs joués cette saison toutes compétitions confondues, avec à son compteur 5 buts et 2 passes décisives, le Guadeloupéen est assez loin de ses statistiques habituelles. Des standards qu’il n’aura pas de mal à retrouver avec un physique qui tient la route. Reste à savoir s’il l’aura dès ces prochaines semaines. Quoi qu'il en soit, il garde un rôle essentiel, notamment grâce à son expérience : "J’essaie de l’apporter au quotidien, je vois que je ne fais pas partie des plus jeunes. Mais c’est bien, on voit l’évolution, il y a des nouvelles générations qui arrivent et qui sont très fortes, c’est top !"

L’Allemagne, terrain de jeu favori de l’ailier

Pour ce championnat d'Europe, il retrouvera les terrains allemands où il a fait lever si souvent la foule. "Pour moi, c’est un peu la maison. Je me sens super bien ici, et je vais faire en sorte que mes coéquipiers se sentent aussi le mieux possible", a confié celui qui parle désormais la langue locale. Installé au Bayern Munich depuis 2015, Kingsley Coman y a joué 232 matchs. Le Français s’est rapidement imposé comme l’un des véritables cadors du championnat d’Allemagne. Une performance remarquable.

À 28 ans, son armoire à trophée est déjà bien remplie et son parcours sur place n’y est pas pour rien. Arrivé en provenance de Turin, il y a neuf ans, Kingsley Coman s’est pleinement révélé en Bundesliga jusqu’à devenir l’un des meilleurs. Selon lui, le style de jeu allemand a été favorable à une telle évolution : "En Allemagne, le football est assez ouvert avec beaucoup d’actions et de rythme. C’est un pays propice à exploser, surtout pour les jeunes parce qu’il y a une concurrence moindre que dans certains autres championnats." Marcus Thuram, autre Guadeloupéen, a d’ailleurs lui aussi eu la même trajectoire en Allemagne avant de filer en Italie.

Les deux auront certainement l’occasion de jouer ensemble à partir du 17 juin pour ramener la coupe à la maison. Un objectif clair pour Coman, qui garde en mémoire l’échec en finale contre le Portugal lors de la finale de l’Euro 2016 et qui a loupé la coupe du monde 2018 … comme souvent à cause de blessures. Une revanche personnelle à prendre sur sa saison et son histoire, pour en écrire une encore plus belle.