Dans un beau livre abondamment illustré, la géographe Isabelle Specht révèle l’exubérance de la végétation martiniquaise à travers ses jardins. Elle étudie leur flamboyance et leur histoire, intimement liée à celle des populations qui ont peuplé « l’île aux fleurs ».
C’est à la fois un livre d’histoire, de géographie, de photographie, de botanique et un guide pratique. Dans « Jardins de la Martinique, un esprit de liberté » (HC éditions/Fondation Clément), la géographe Isabelle Specht donne à voir la luxuriance de « Madinina », tout en intégrant les aspects sociologiques liés à la fondation de la Martinique à travers les siècles.
« Aussi loin que remontent leurs témoignages, la puissance et l’exubérance de la végétation ont toujours fasciné les voyageurs qui abordaient la Martinique », écrit l’auteur. « Cette nature hors du commun leur inspirait un sentiment de respect et d’admiration, mêlé d’une certaine crainte. D’ailleurs, la population locale a, elle aussi, entretenu longtemps ce type de rapport avec elle ».
D’autres viendront, venues des quatre coins de la planète, qui vont bouleverser la physionomie du pays. D’autres plantes, et d’autres hommes, à partir de l’occupation de l’île par les colons, et la mise en place de la traite des Africains et de l’esclavage. Un nouveau paysage agricole, mais aussi ornemental et esthétique, apparaît alors.
Isabelle Specht, « Jardins de la Martinique, un esprit de liberté » - HC éditions/Fondation Clément (mai 2017), 304 pages, 28,50 euros.
« Aussi loin que remontent leurs témoignages, la puissance et l’exubérance de la végétation ont toujours fasciné les voyageurs qui abordaient la Martinique », écrit l’auteur. « Cette nature hors du commun leur inspirait un sentiment de respect et d’admiration, mêlé d’une certaine crainte. D’ailleurs, la population locale a, elle aussi, entretenu longtemps ce type de rapport avec elle ».
Générosité de la terre
La formation des jardins de la Martinique est bien antérieure à la colonisation de l’île par les Européens. Avant eux, les Amérindiens avaient domestiqué la nature rebelle et proliférante de l’île en en cultivant une partie à des fins alimentaires. La générosité de la terre de Martinique était un facteur de vie. Pour subvenir à leurs besoins, les Indiens caraïbes, circulant librement d’îles en îles et même sur le continent sud-américain, avaient déjà introduit de nouvelles plantes.D’autres viendront, venues des quatre coins de la planète, qui vont bouleverser la physionomie du pays. D’autres plantes, et d’autres hommes, à partir de l’occupation de l’île par les colons, et la mise en place de la traite des Africains et de l’esclavage. Un nouveau paysage agricole, mais aussi ornemental et esthétique, apparaît alors.
"An tan lontan"
Isabelle Specht narre précisément et avec pédagogie cette histoire, et c’est passionnant. Des images de la flore et des jardins d’aujourd’hui, savamment entretenus, constituent le cœur de l’ouvrage, avec des précisions utiles de botanique. Le livre est par ailleurs illustré de nombreuses photos d’époque, qui nous donnent des aperçus de la Martinique « an tan lontan », notamment de la ville de Saint-Pierre avant sa destruction par l’éruption de la Montagne Pelée en mai 1902. Enfin, l’auteur propose une liste d’une vingtaine de jardins à visiter, ouverts au public ou sur rendez-vous, avec leurs adresses et d’autres informations utiles.Isabelle Specht, « Jardins de la Martinique, un esprit de liberté » - HC éditions/Fondation Clément (mai 2017), 304 pages, 28,50 euros.